Les employés de la CNAN vivent une phase d'angoisse intense. En effet, le rachat de grandes parts de leur entreprise par des sociétés étrangères se précise de plus en plus et avec lui la menace encore imprécise d'une compression d'effectifs. Nos sources auprès de l'entreprise CNAN nous rappellent que les deux grandes filiales de l'entreprise, à savoir CNAN Nord et CNAN Med appartiendront, en partie, à deux sociétés étrangères. Il s'agit de Dario Perioli qui devra participer à hauteur de 49% du capital de CNAN Med au moment où la filiale CNAN Nord ouvrira son capital à la société Gofast à hauteur de 51%. On nous informe, à ce propos, que la participation des deux sociétés au capital de l'entreprise algérienne devra être effective dès janvier 2007. Dès l'annonce de cette double opération, les pires scénarios ont été imaginés, nous dit-on, par les employés de la société nationale. « Les employés de la CNAN craignent de voir un grand nombre d'entre eux licenciés, considérant que les nouveaux copropriétaires des deux filiales de la CNAN adopteront inévitablement un nouveau système de gestion reposant sur un personnel réduit au minimum », explique en substance notre source qui précise, au passage, que cette société emploie actuellement pas moins de 3000 personnes. Signalons, à ce propos, que la possibilité du licenciement d'un grand nombre d'employés n'est pas à exclure totalement, d'autant que les nouveaux partenaires de la CNAN auront certainement besoin d'une main-d'oeuvre, certes expérimentée, mais également initiée aux nouvelles technologies utilisées dans le domaine de l'activité portuaire. Il y a lieu de signaler, d'autre part, que les employés ont aujourd'hui la possibilité d'opter pour le départ volontaire, ce qui ne représente pas forcément la meilleure solution pour tous et ce, en dépit de la compensation financière. Notre source affirme, d'autre part, que dans ce contexte un autre problème se profile déjà. « La CNAN dispose de très peu de cadres hautement qualifiés. Ces derniers, s'ils choisissent le départ volontaire, représenteront une grande perte pour la CNAN. Beaucoup de ces cadres seront inévitablement réintégrés dans la société moyennant de grandes contreparties financières, ce qui représente, en fin de compte, des dépenses supplémentaires pour la CNAN. » D'un autre côté, on nous informe que la crainte de certains employés de la CNAN s'est transformée en colère, puisque ils parlent déjà de grève et de mouvement de protestation, nous dit-on. Les initiateurs de ces actions éventuelles auront pour objectif de faire entendre leur voix et de rappeler aux autorités qu'ils ont eux aussi leur mot à dire.