Les 80 familles du bidonville dit «ferme Ladjreb», situé à quelques 200 m de la grande cité Chemouma, longeant la double voie au Sud de la ville, vivent dans des conditions infrahumaines. Ces citoyens qui «vivotent», entassés dans des taudis, sont à la merci des rats, reptiles et autres bestioles de tous genres en plus des tas d'immondices. Le danger les guette en permanence. Sur les lieux, le constat est édifiant. Enfants et vieillards souffrent de différentes maladies. Les familles vivent dans des pièces trop exigües. «Cela fait plus de 48 ans que notre situation ne cesse d'empirer, sans qu'aucun responsable ne s'inquiète de notre sort», dira M. Charef, un habitant du bidonville, faisant vivre sa famille avec une maigre pension de retraite. Un autre chef de famille, Mohammed, vendeur de pain traditionnel, renchérit : «Nous vivons dans la précarité la plus totale. Le soir, à la tombée de la nuit, on peut vraiment ressentir le véritable sens de l'enfer sur terre». «Je suis là depuis 32 ans», déplore t-il encore avant d'ajouter : «Quand il pleut, toutes les pièces se transforment en piscines». Pour Mourad, la quarantaine, le constat est tout autant amer. Trois autres personnes dont une femme, attirent notre attention sur d'autres problèmes tout aussi importants : absence de réseaux d'AEP, électrique et d'assainissement. Des fosses septiques qui débordent, des eaux usées qui stagnent devant les taudis, etc. Deux puits creusés par des habitants risquent d'être contaminés par des infiltrations certaines. «C'est une bombe à retardement, car nous sommes à la merci d'une flambée épidémique qui peut se déclarer à tout bout de champ. Malheureusement, nos doléances sont restées lettre morte». C'est en se rendant à ce bidonville qu'on peut constater l'ampleur de la catastrophe. D'autres familles ont déclaré que dès qu'arrive le crépuscule, «tout plonge dans une obscurité totale et effrayante, ce qui encourage fortement la délinquance».