Le PDG du groupe Sonelgaz a estimé hier que la mise en oeuvre du programme national dédié aux énergies renouvelables pose un problème de coûts et d'investissement. Pour Nourredine Bouterfa, la transition escomptée ne dépend pas uniquement d'une «décision politique» volontaire mais exige plutôt la prise en compte de la mobilisation des investissements nécessaires pour l'amorce d'un mix énergétique à même d'extirper le pays de sa trop forte dépendance aux hydrocarbures. Selon le PDG du groupe Sonelgaz qui s'exprimait hier lors du 3ème colloque du Club Energie de l'Association des Ingénieurs d'Etat Diplômés de l'IAP (AIED - IAP) «l'argent» est en quelque sorte le nerf de la guerre dans la bataille engagée pour la réalisation d'une transition énergétique réussie. Pour M Bouterfa lorsqu'on parle du programme d'énergies renouvelable, il faut d'abord parler «subventions, incitations fiscales au profit des investisseurs mais aussi vérité des prix de l'électricité et du gaz». Pour le PDG, l'application de tarifs proches des coûts de production permettra de rentabiliser les projets et de créer l'adhésion autour du programme. Nourredine Bouterfa insistera par ailleurs sur le fait que la réussite du programme ambitieux du gouvernement dépend aussi de l'installation d'une industrie locale performante qui puisses assurer une bonne intégration nationale et éviter au pays une dépendance aux équipements importés et donc une autre dépendance énergétique » Une analyse qui a été partagée par l'ancien PDG de Sonatrach Abdelamadjid Attar qui a estimé que la transition énergétique basée sur le renouvelable et l'économie d'énergie pose d'abord «un problème de Coûts». Il se demandera également s'il ne faut pas augmenter le prix de l'énergie, en rationaliser la distribution à travers le territoire national- en fonction d'un nouveau plan d'aménagement- et inclure une obligation d'audit énergétique dans le bâtiment pour mettre un terme aux constructions énergivores. Il est à savoir que le colloque 2016 du Club Energy de l'AIED-IAP s'est focalisé sur la transition énergétique et les énergies du futur, en substitution aux hydrocarbures. Les grandes lignes de cette démarche consistent selon les panels de discussions ; à «aller vers une économie de l'énergie sans remettre en cause la croissance», augmenter le potentiel de ressources en hydrocarbures par l'amélioration de la récupération des gisements existants, la mise en évidence et l'exploitation des découvertes nouvelles, le développement des ressources non conventionnelles, et la matérialisation du potentiel en énergies nouvelles et renouvelables et notamment le solaire, l'hydrogène, et dans une moindre mesure le nucléaire.