Investir dans l'agriculture pour la sécurité alimentaire est le thème de la Journée mondiale de l'alimentation célébrée, hier, à travers le monde. L'investissement public et privé dans l'agriculture, afin de lutter contre la faim dans le monde, est le souhait de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui a exprimé ses inquiétudes par la voix de son directeur, Jacques Diouf, quant au déclin de l'investissement public dans ce secteur ces 20 dernières années, en rappelant que l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation en 2002 était de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde avant 2015. Dans un discours annoncé, hier, au siège de la FAO à Rome, M. Diouf a souligné que 70% des plus de 850 millions de personnes qui n'ont pas assez à manger, vivent dans des zones rurales. Pour lui, il est impératif d'augmenter le volume des investissements publics dans le secteur de l'agriculture. « Mais également de faire en sorte que ces investissements soient plus efficaces », a-t-il déclaré. Il a rappelé que pour atteindre l'objectif de 2015, la FAO a évalué le coût supplémentaire des investissements publics à environ 19 milliards de dollars pour la croissance agricole et l'augmentation de la productivité dans les zones rurales. A propos des investissements privés, M. Diouf a souligné la nécessité pour les gouvernements de créer « un environnement sociopolitique stable, d'établir des cadres juridiques pour l'accès aux terres et à l'eau et de garantir des infrastructures rurales de base ». Même si l'agriculture est aujourd'hui un secteur économique secondaire dans de nombreux pays industrialisés, elle doit jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale si l'on veut que la faim ne soit plus qu'un mauvais souvenir, a ajouté la FAO. Pour rappel, les directeurs du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) ont lancé, en septembre, un appel devant le Congrès américain pour éliminer la faim et la malnutrition des enfants dans le monde, rappelant que 18 000 enfants mouraient chaque jour pour ne pas avoir été suffisamment nourris, « un affront à la conscience. Ces pauvres enfants oubliés mourront en silence dans des endroits comme le Guatemala, le Bengladesh et la Zambie », ont-t-il ajouté.