Retirer un permis de conduire à un chauffard, c'est bien, mais encore faut-il qu'il soit réellement sanctionné. Il est de notoriété que la plupart des incivils routiers se font restituer leurs permis par divers canaux, la plupart du temps en glissant quelques billets à un inconscient qui n'a aucun scrupule à le lui ramener. «On m'a retiré mon permis 5 fois en 6 mois, dans 5 wilayas différentes, et j'ai toujours réussis à le ramener. L'argent, oui, avec l'argent, tu peux tout faire», me disait l'autre jour en jubilant un jeune d'une trentaine d'années rencontré à la terrasse d'un café de Ghardaïa. De cette façon n'est-on pas en train d'annihiler tous les efforts consentis sur le terrain par les services de la voie publique qui s'échinent à faire respecter le code de la route ? Et l'on s'étonne, dans une espèce d'incrédulité, de l'hécatombe sur nos routes. Hécatombe chronique En effet, pas un mois ne passe sans que l'on enregistre un nombre considérable de morts et de blessés. Ce mois d'avril n'a pas fait exception ; selon le communiqué remis à la presse par la cellule de communication de la sûreté de wilaya de Ghardaïa, pas moins de 24 accidents se sont produits en zone urbaine à travers tout le territoire de la wilaya, engendrant des blessures à vie et certaines fois, hélas, des morts, endeuillant ainsi des familles qui perdent des êtres chers. Ce qui dénote, si besoin est, d'une part, la persistance de la délinquance au volant de beaucoup de chauffards et, d'autre part, la résolution des services de sécurité à combattre ce phénomène qui engendre chaque année des milliers de morts et de blessés sur nos routes, même s'il faut constater quand même une sensible baisse de leur nombre. En tout état de cause, c'est ce qui transparaît du communiqué remis à la presse par la cellule de communication de la sûreté de wilaya de Ghardaïa, dans son volet activités des services de la voie publique pour le mois d'avril 2016. Il est ainsi fait mention de 24 accidents relevés en milieu urbain, provoquant la mort de deux personnes et des blessures à 27 autres. Facteur humain Les raisons principales énumérées ayant engendré ces accidents relèvent essentiellement du facteur humain (fatigue et somnolence au volant), les dépassements dangereux, l'excès de vitesse, le non-respect des plaques de limitation de vitesse, le non-respect du code la route et des plaques de signalisation et l'utilisation du téléphone portable au volant. Quant aux infractions relevées pendant ce même mois, il est fait état de 506 infractions au code de la route dont 207 ont été sanctionnées par un retrait immédiat du permis de conduire et 20 véhicules mis en fourrière. Pour la même période, 54 PV ont été dressés pour défaut de présentation d'assurance, de transport de personnes sans autorisation et pour défaut de présentation de certificat de contrôle technique de véhicule, alors que 5874 véhicules et engins ont été contrôlés à cette même période aux 452 points de contrôle dressés sur l'ensemble de la wilaya ainsi que par 1064 patrouilles mobiles et 771 patrouilles pédestres. Pour ce qui est des deux-roues, véritable problème de circulation à Ghardaïa compte tenu de la spécificité de la région et de son urbanisme architectural fait de dédales de ruelles, une large opération de contrôle et de maîtrise de ces petits bolides a été lancée avec succès depuis maintenant 7 mois avec des résultats appréciables, tendant surtout à faire admettre aux conducteurs de moto de respecter la réglementation en matière administrative, de code de la route et de panneaux de signalisation routière, mais aussi et surtout sur le plan sécuritaire par le port obligatoire du casque. Ainsi, pas moins de 158 infractions ont été relevées par les services de police dont 46 ont été sanctionnés par des PV dressés à l'encontre de leurs auteurs, 29 motos mises en fourrière pour non-respect du code de la route, 11 autres saisies pour défaut de papiers réglementaires et 93 retraits de permis de conduire pour divers délits portant atteinte au respect des règles prudentielles de conduite. Points noirs Par ailleurs, alors que 28 points noirs ont été identifiés à travers les zones urbaines de la wilaya de Ghardaïa et prises en charge par une mobilisation d'éléments et de patrouilles en véhicule et à moto pour fluidifier la circulation et éliminer les bouchons et embouteillages, trois opérations de contrôle de routine ont été lancées pendant le mois d'avril qui ont permis de procéder au contrôle d'identité et d'examen de pas moins 242 individus. Enfin, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation qui ont été organisées par les membres de la cellule de communication, appuyés par des officiers de la voie publique, notamment à travers les ondes de la radio locale qu'en direction des automobilistes, force est de constater que la tendance des accidents et des infractions restent haussière. En effet, ceci ne semble pas persuader, outre mesure, des automobilistes irrespectueux des règles de la circulation, notamment en milieu urbain, ce qui doit encore inciter les pouvoirs publics d'un côté à renforcer et même durcir les sanctions contre notamment les récidivistes, et de l'autre maintenir l'acte pédagogique sur le respect du code de la route et des normes de sécurité y afférentes. Enfin, les numéros verts — le 17 et le 15 48 — sont mis à la disposition des citoyens 24h/24 pour signaler tout agissement ou acte portant atteinte à la sécurité d'autrui ou dénoncer des contrevenants aux lois de la République. La sécurité est l'affaire de tous et non pas uniquement celle des services de sécurité. Chaque citoyen est interpellé pour apporter sa contribution au sens plein et entier du terme, à la sécurité de tous pour un vivre ensemble harmonieux.