Dans cette localité, le carême est synonyme de nervosité, générant dans bien des cas mêlées collectives et brutalité. Il ne se passe pas un seul jour sans que l'on enregistre des mêlées et des bagarres, parfois sanglantes. A ce titre précis, Ramadhan cuvée 2016 n'a rien à envier à ses devanciers. La folie des rixes collectives et des agressions est dans l'air du temps, dès que le mois sacré du carême est parmi nous. Il n'est pas exclu qu'on assiste, à un degré moindre, à ce genre de dépassements comportementaux sous d'autres cieux. Mais, le pire c'est que le dérèglement des mœurs a dépassé tout entendement dans la localité susmentionnée. Dans les marchés publics, devant la station du bus, l'arrêt des taxis ou sur la route, nous assistons pantois, matin et soir, à des algarades et des scènes de violences qui frisent l'indécence, voire qui choquent la morale. Des mots déplacés, des propos blasphématoires et des obscénités qui font dresser les cheveux sur la tête, s'échangent, à tout bout de champ, entre différents antagonistes, notamment la foultitude des marchands informels de fruits et légumes et autres vendeurs de fripes, se disputant un bout de trottoir ou de chaussée. L'on a déjà vécu en ce début du mois de jeûne, comme à l'accoutumée, des violentes prises à partie entre des énergumènes déchaînés s'échangeant, pour un oui ou pour un non, des vertes et des pas mûres. Plus grave encore, quelques batailles rangées ont eu lieu entre des personnes exaltées, à mains nues ou impliquant des individus armés de gourdins et d'autres armes blanches. Selon nos propres constatations et des témoignages concordants recueillis, des blessés sont à déplorer à l'issue de ses algarades agressives. C'est une lapalissade de dire que, durant le carême, les nerfs trop tendus de certains drôles de jeûneurs sont, on ne peut plus, à fleur de peau. Car, il suffit, a-t-on remarqué, d'un simple écart de langage, d'un coup de klaxon jugé intempestif et irritant ou de n'importe quel autre prétexte déplacé et qui ne tient nullement la route pour déclencher une altercation, qui se termine parfois en mêlée générale aux conséquences parfois dramatiques. Heureusement que le Ramadhan tire à sa fin !