Une rencontre regroupera demain au siège national du Syndicat des paramédicaux les représentants de 14 syndicats autonomes et des spécialistes, autour de la problématique de la retraite en Algérie et du nouveau code du travail. Cette réunion, dont les débats seront animés par Nacer Djabi (sociologue), Noureddine Bouderba (consultant) et Farès Mesdour (économiste), intervient au lendemain de l'adoption en Conseil des ministres des nouvelles modalités régissant le système de retraite qui entre dans le cadre du plan d'actions (demande d'audience au Premier ministre, lettre ouverte au chef de l'Etat…) engagé par les organisations syndicales pour protester contre les mesures annoncées par le gouvernement dans le contexte actuel de crise marqué par l'amenuisement des ressources financières. «Malheureusement, ces décisions hasardeuses ont été prises sans nous (les syndicats, ndlr) associer au débat», nous dira d'emblée à ce sujet le porte-parole du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSSP), Lyes Merabet. Pour ce dernier, c'est aussi une manière de tenter de faire barrage à la mise en oeuvre des autres mesures de replâtrage prévues notamment en ce qui concerne le futur code du travail. «Nous sommes contre la flexibilité et la précarité prévues par l'avant-projet du code du travail. La protestation contre le nouveau système des retraites n'est qu'un ballon de sonde pour les actions à venir. Et ce d'autant que la suppression de la retraite avant 60 ans n'est qu'un signe précurseur de ce qui nous attend sur le plan social», nous dira encore le Dr Merabet, qui parle dans le même sillage d'une rentrée sociale houleuse. «Nous allons entamer la rentrée sociale dans la contestation», lance-t-il d'ailleurs en guise d'avertissement. En plus des syndicats autonomes qui ouvrent le bal de la contestation, les fédérations affiliées à l'Union générale des travailleurs algériens (éducation, hydrocarbures ) entendent également lancer des actions contre le plan d'attaque du gouvernement. On s'attend même à ce qu'il y ait d'importants départs en retraite avant décembre 2017, date butoir arrêtée par le gouvernement pour le dépôt des dossiers avant l'entrée en vigueur du nouveau système. «En supprimant le départ à la retraite avant 2017 et en précipitant ces décisions, on ne va que vider nos usines, nos écoles et nos administrations au moment où le pays a besoin de toutes ses forces. Ce sera de l'expertise au moins», regrette un syndicaliste pour qui la pression ne fera qu'engendrer la perte des ressources humaines qualifiées. Pour rappel, selon la direction générale de la Sécurité sociale, pas moins de 830 000 travailleurs algériens ont profité de l'ancien système de retraite supprimé lors de la dernière tripartite.