Après avoir été interpellé plusieurs fois par les députés sur l'augmentation de l'allocation touristique, l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, avait fini par reconnaître, en mars dernier, que «les plafonds fixés pour le droit de change pour les voyages à l'étranger sont faibles actuellement» et que ses limites seront revues à la hausse, affirmant qu'«il y aura des mesures qui vont augmenter ces plafonds pour arranger les ménages sans pour autant permettre que ces hausses portent préjudice à la balance des paiements du pays», avait-il promis. Jusqu'à aujourd'hui, le plafond est de 15 000 DA, soit 115 euros par personne et par an. Les voyageurs recourent au marché informel de la devise, qui ne s'est jamais si bien porté que ces derniers mois : un euro s'échange contre 182 DA ! Un cambiste au square Port-Saïd nous explique que «durant cette période, la majorité de ses clients préparent leur départ en vacances et la monnaie européenne est très demandée». Dans la conjoncture actuelle où les responsables du pays font tout pour bancariser l'argent qui circule dans les réseaux informels, les touristes dénoncent «cette politique vouée à l'échec», déplore un citoyen rencontré au marché de change, qui regrette que l'allocation touristique ne soit pas encore revue à la hausse. «Ils ont annoncé cette mesure en mars et ils n'ont pas tenu leur promesse, comme toujours. Heureusement qu'il y a le marché informel», conclut-il. Nous avons pris contact avec la Banque d'Algérie pour nous donner les raisons de «cette promesse non tenue», mais nos demandes sont restées sans suite.