Selon une réponse adressée par le ministre algérien des Affaires étrangères aux questions écrites du député Lakhdar Benkhellaf du Front de la justice et du développement (FJD) et Samira Dhouaifia du Mouvement de la société pour la Paix (MSP), le gouvernement algérien optera pour le principe de la réciprocité en cas de non-suppression de la taxe de 30 DT imposée par le gouvernement tunisien aux touristes non résidants en Tunisie, appliquée depuis octobre 2014. Les deux députés, respectivement de Constantine et Tébessa, avaient, rappelons-le, soulevé le problème devant Ramtane Lamamra lors d'une séance à l'APN tenue en août 2016. Dans sa lettre datée du 6 septembre, dont El Watan a obtenu une copie, M. Lamamra écrit : «Etant donné qu'il s'agit d'un pays voisin, avec lequel nous sommes liés par des relations particulières, nous avons décidé d'entamer des mesures pour appliquer le principe de réciprocité, tout en gardant la porte ouverte afin de poursuivre les discussions avec les autorités tunisiennes dans le but d'annuler cette taxe.» Cette décision est perçue, par les meneurs du mouvement de protestation pour la suppression de la taxe de 30 DT imposée aux véhicules, comme une décision courageuse. «Nous apprécions fortement la décision du Premier ministre. Alors qu'on s'attendait à ce que le gouvernement tunisien intervienne et supprime cette taxe, voilà que le ministre algérien des Affaires étrangères a pris cette décision pour rendre à l'Algérie et aux Algériens leur dignité», a déclaré à El Watan Mohamed Zergui, l'un des meneurs des actions de fermeture des postes frontaliers de Bétita et de Ras Laâyoun en août dernier. Pour sa part, Abdallah Saidi, un habitué de la Tunisie, affirme préférer que le gouvernement tunisien bouge de son côté et annule cette taxe, parce que, selon lui, l'application du principe de la réciprocité va surtout priver des milliers de touristes tunisiens, notamment des gouvernorats frontaliers, tels que Kasserine, Kef, Gafsa et Tozeur, d'entrer en Algérie. «Le gouvernement tunisien a intérêt à supprimer ladite taxe pour pouvoir faciliter le déplacement de milliers de Tunisiens, notamment ceux qui alimentent leurs commerces depuis l'Algérie pour pouvoir contribuer au développement de ces régions frontalières. Nous souhaitons que les responsables des deux pays s'assoient et discutent autour d'une table afin de trouver un accord pour supprimer cette taxe», a-t-il conclu. Pour rappel, des mouvements de protestation ont été enregistrés en août dernier dans plusieurs postes frontaliers de la wilaya de Tébessa pour revendiquer l'annulation de cette taxe.