L'Algérie, un des principaux fournisseurs en gaz de l'Europe, devrait générer de façon supplémentaire une production de gaz naturel équivalente à 9 milliards de mètres cubes à partir de l'année prochaine, avec l'entrée en production de trois projets situés dans le sud-ouest du pays, a rapporté avant-hier l'agence Reuters citant une source du groupe Sonatrach. «Les trois projets entreront en production dans les délais. La production des champs va renforcer notre position en tant qu'exportateur de gaz fiable pour l'Europe», a précisé le groupe. Il s'agit notamment du projet Touat qui devrait démarrer en février 2017 avec une production de 12,8 millions de mètres cubes par jour, de Timimoun en mars 2017, qui devrait générer 4,6 millions de mètres cubes par jour, et de Reggane en juin 2017 qui devrait fournir jusqu'à 8 millions de mètres cubes par jour. En outre, Sonatrach a annoncé avoir découvert «un énorme potentiel de gaz naturel autour des champs Akabli et Tidikelt, sans compter le projet Alrar à l'est qui fournira du gaz et du pétrole», selon la même source. Avec une production de 9 milliards de mètres cubes par an, le complexe gazier de Tiguentourine d'In Amenas a atteint lui aussi sa pleine puissance pour la première fois depuis l'attaque terroriste survenue en janvier 2013. Sonatrach a également lancé de vastes opérations à Hassi R'mel en vue d'augmenter la production. Globalement, la production gazière du pays, qui a peiné ces dernières années pour augmenter la production de gaz brut et naturel en raison de la faiblesse des investissements étrangers, devrait atteindre 141,3 milliards de mètres cubes en 2017, 143,9 milliards de mètres cubes en 2018, 150 milliards de mètres cubes en 2019 et 165 milliards de mètres cubes en 2020, d'après les chiffres fournis par Sonatrach. Cette année, les exportations de gaz naturel vers l'Europe, dont l'Algérie est le troisième fournisseur avec la Russie et la Norvège, s'élèveront à 50 milliards de mètres cubes, soit 15% de plus qu'en 2015, selon des chiffres officiels. Depuis un an, l'Union européenne (UE) et les groupes pétroliers incitent l'Algérie à s'adapter à un marché plus compétitif en particulier avec la chute des prix du brut, afin d'attirer les investissements nécessaires en vue d'exporter davantage de gaz. Le pays est considéré comme un partenaire naturel pour l'UE qui cherche à diversifier ses approvisionnements énergétiques et réduire sa dépendance à l'égard de la Russie, premier fournisseur de gaz en Europe, dans le sillage de l'éclatement de la crise en Ukraine.