La crise qui secoue la commune de Medrissa, 70 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Tiaret, depuis l'incarcération du maire et de deux de ses adjoints semble amorcer une nouvelle ère puisque les autorités locales ont installé hier un administrateur pour pallier la défection du P/APC, Bachir Bessahraoui, ainsi que certains de ses pairs poursuivis pour « dilapidation de biens publics et conclusions de marchés publics contraires au code ». La nouvelle, attendue du reste par l'opinion publique, semble avoir soulagé certaines parties en conflit, autrement dit les pro-Bessahraoui, qui après avoir observé plusieurs sit-in et protestations ont fini par ronger leurs freins, et ceux ayant longuement soutenu l'ex-maire sortant El Guenoun qui avait présidé aux affaires de la commune durant 22 ans. Beaucoup de citoyens qui ne s'inscrivaient dans aucune logique suicidaire des deux clans ont poussé le ouf de soulagement. Au-delà de l'action de salubrité publique qui ne va pas sans conséquences sur la gestion des affaires courantes de cette commune, il y a une question fondamentale : « Qu'adviendra-t-il de cette assemblée élue à majorité FNA dont la donne politique avait fondamentalement changé avec l'incarcération des trois élus ? » L'APC, en échappant au FNA, risquait de se voir gérée par des élus du RND, en qui les citoyens vouaient une haine longtemps refoulée. La décision de nommer un administrateur, une sorte de délégation exécutive communale intervient à un moment où le maire incarcéré n'a pu, par le biais de ses avocats, dont un bâtonnier, obtenir la liberté provisoire maintes fois demandée et à un moment où les populations de cette contrée éloignée et géographiquement excentrée ont commencé à entrevoir des perspectives autrement plus optimistes avec l'annonce de l'implant d'une unité de briqueterie et l'étude portant sur l'exploitation d'une mine où l'on produirait du marbre. Le développement dont avait pâti Medrissa, otage de conflits d'intérêts, s'annonce tout aussi bon, diront des voix anonymes locales, qui espèrent avec la réalisation/réhabilitation de la route Tiaret-Medrissa un début de réponse à la longue attente et revendication essentielle