Le groupe pétrolier italien ENI continuera de s'approvisionner en gaz algérien l'année prochaine, au même rythme que durant l'année 2016, a affirmé avant-hier à Londres son PDG, Claudio Descalzi, cité par l'agence spécialisée en énergie Platts. Interrogé en marge d'une conférence à Londres pour savoir si sa compagnie continuerait à acheter du gaz algérien au même niveau que cette année, M. Descalzi a répondu : «La réponse est oui, nous allons continuer à acheter.» Et d'ajouter : «Le volume est quelque chose que nous discutons chaque année, donc je ne suis pas en mesure de dire si je vais acheter 8, 9, 10 millions de mètres cubes ou plus», notant que ses approvisionnements en gaz naturel sont liés à des conditions de prix en vigueur. Le PDG de la filiale du groupe Saipem a souligné aussi que sa firme était liée par un contrat de gaz à long terme avec le groupe algérien Sonatrach jusqu'en 2019 et que la société «doit respecter notre contrat». Il a ensuite qualifiée de «merveilleuse» la relation de l'entreprise avec l'Algérie. L'Italie a augmenté ses importations de gaz en provenance d'Algérie de manière significative en 2016. Ses volumes d'importation ont atteint en moyenne 46 millions de mètres cubes par jour au cours des dix premiers mois de l'année contre un niveau moyen de 19 millions de mètres cubes en 2015, selon les données de la même agence. En juin dernier, la compagnie nationale Sonatrach et le groupe italien Eni avaient renouvelé leur partenariat en vertu de la signature d'un accord préliminaire dans le cadre de l'extension des licences de production du réservoir Rhourde Ouled Djemaâ, de ses champs satellites et de trois champs de production situés dans le bloc 403. «Le renouvellement du partenariat entre Eni et Sonatrach, inscrit dans l'accord, apportera un ambitieux programme d'activités qui comprendront des techniques avancées pour la récupération des hydrocarbures», avait fait savoir le groupe, relevant que cet accord jette également les bases pour l'achèvement du processus d'unification entre le champ SF, où le groupe algérien détient une participation de 100%, et le champ de SFNE, exploité conjointement par Eni et Sonatrach. Sur la période 2010-2015, la société italienne a investi 11,5 milliards de dollars dans le développement des hydrocarbures en Algérie, ce qui représentait environ 26% de l'investissement total réalisé par toutes les sociétés internationales opérant dans le pays, d'après ses propres chiffres. La production d'Eni dans le pays représente actuellement plus de 100 000 barils équivalent pétrole par jour. Présent en Algérie depuis 1981, le géant italien de l'énergie participe actuellement à 32 permis d'exploitation minière. L'Algérie, un des principaux fournisseurs de gaz de l'Europe, devrait générer un surplus de production de gaz naturel équivalent à 9 milliards de mètres cubes à partir de 2017, avec l'entrée en production de trois projets situés dans le sud-ouest du pays. Globalement, la production gazière du pays, qui a peiné ces dernières années à augmenter la production de gaz brut et naturel en raison de la faiblesse des investissements étrangers, devrait atteindre 141,3 milliards de mètres cubes en 2017, 143,9 milliards de mètres cubes en 2018, 150 milliards de mètres cubes en 2019 et 165 milliards de mètres cubes en 2020, d'après les chiffres fournis par Sonatrach. Cette année, les exportations de gaz naturel vers l'Europe, dont l'Algérie est le troisième fournisseur avec la Russie et la Norvège, s'élèveront à 50 milliards de mètres cubes, soit 15% de plus qu'en 2015, selon des chiffres officiels.