Si les futurs acquéreurs d'électroménager seront pénalisés, ils ne seront pas les seuls à pâtir de la hausse des taxes. Dans la téléphonie, les consommateurs seront doublement pénalisés car, outre la TVA, le taux de la taxe applicable aux chargements prépayés, qu'ils soient par cartes prépayées ou par chargements électroniques, a été relevé de 5 à 7%. Au niveau des opérateurs, on affirme que pour le moment rien n'a changé. «Les prix et les tarifications sont les mêmes aussi bien pour les forfaits, les rechargements ou l'internet», précise-t-on chez l'opérateur Ooredoo. Même constat chez les revendeurs. «Nous n'avons rien reçu qui indique un quelconque changement dans de tarifs», nous dit le gérant d'un magasin de téléphonie. «Les cartes ou les rechargements se font au même prix». Pourtant, ce sera inéluctable, selon Younes Grar, expert en TIC. «Les opérateurs vont certainement répercuter la hausse de la TVA et la taxe sur les rechargement sur tous leurs services (abonnement mensuel, internet, sms). Cela va se ressentir par exemple par une baisse de la durée de communication. Peut-être que le prix de la carte de rechargement n'augmentera pas, mais le volume des minutes sur cette carte, lui, pourrait baisser». Le consommateur est averti à plus d'un titre au vu des dépenses qu'il alloue au poste communication. Avec les frais de transport, les communications arrivent en troisième position des plus gros postes de dépense chez les ménages avec un montant de 540 milliards de dinars en 2011. Les frais alloués à la téléphonie mobile représentent à eux seuls la bagatelle de 85 milliards de dinars annuellement. Facture salée pour le transport Et ce n'est pas tout, car en matière de transport il faudra également s'attendre à des hausses sur les tarifs. Certains transporteurs privés ont d'ores et déjà commencé à appliquer leur propre tarification en multipliant par deux les prix des tickets de bus. Les chauffeurs de taxi brandissent leur menace, alors que les prix des billets d'avion et du transport ferroviaire vont augmenter de facto. Pour les automobilistes, la hausse des prix des carburants est déjà en cours depuis le 1er janvier. Mais ce n'est pas tout puisqu'ils devront faire face à une hausse sur les tarifs d'assurance en raison du relèvement de la TVA, à laquelle s'ajoutera une hausse de 5% en 2017 du risque responsabilité civile sur les contrats d'assurance automobile. En revanche, les contrats d'assurance des personnes et de couverture contre les risques de catastrophes naturelles sont exonérés de TVA. D'autres produits et services bénéficieront quant à eux d'un taux réduit de la TVA à 9%. Il s'agit notamment des équipements de conversion au GPL/carburant et au gaz naturel/ carburant, des opérations de transport ferroviaire de voyageurs, du gaz butane ou encore des actes médicaux. Le loyer plus cher Dans l'immobilier, par contre, il faudra s'attendre à une hausse des loyers dans un marché où les professionnels déplorent déjà une baisse de l'offre. La loi de finances supprime l'exonération d'impôts sur les revenus provenant de la location de logement. Ainsi, l'IRG sera de 7% sur la location d'habitation à usage collectif, 10% pour les habitations à usage individuels et 15% pour les locaux commerciaux et les contrats avec les entreprises. Les auteurs de la loi de finances veulent tirer profit d'un secteur considéré comme un gisement fiscal, mais jusque-là sous-exploité. La conjoncture actuelle risque pourtant de contrarier les objectifs du gouvernement. Selon la Fédération nationale des agences immobilières, la suppression de l'exonération «va augmenter les prix de la location et pousser les gens à opérer leurs transactions dans l'informel sans avoir recours aux notaires et au final l'Etat ne bénéficiera pas de la mesure introduite». Face aux nouvelles exigences du gouvernement, l'expérience a déjà montré par le passé que les acteurs du marché avaient plus d'un tour dans leur sac pour contourner les contraintes administratives et fiscales.