Déjà mis à mal par l'introduction du précédent quota d'importation, le marché algérien de l'automobile s'annonce sous de mauvais auspices pour l'année 2017. Les signes qui font craindre l'effondrement de la distribution des véhicules neufs sont nombreux : indisponibilité de véhicules, hausse des tarifs, réduction des quotas et retard dans l'attribution des licences d'importation. Prévue pour début février, l'attribution des licences d'importation est repoussée au mois de juin du fait que plusieurs projets industriels et semi-industriels sont encore en souffrance au niveau du ministère de l'Industrie et des Mines. Aussi, alors que l'offre se rétrécit déjà, le contingent à importer sera encore revu à la baisse pour atteindre 53 000 véhicules en 2017. Ces facteurs se greffent du coup au manque de visibilité dont souffrent déjà les concessionnaires pour ce qui est l'avenir de leur activité. Déjà très impactés par de nombreux problèmes dûs aux coupes dans de précédents quotas, certains opérateurs risquent de se retrouver dans une situation encore plus compliquée. Car avec ce retard dans l'attribution des licences de l'année en cours, les concessionnaires ne pourront reprendre les importations avant la prochaine rentrée sociale. Entre temps, l'épuisement de l'offre et le délai d'attente ne feront que fragiliser encore davantage les concessionnaires automobiles, avec à la clé de graves conséquences : compressions d'effectifs, baisse d'activité, voire fermeture définitive pour certains. C'était d'ailleurs une situation qu'ont vécue certains concessionnaires qui ont été obligés, durant les années 2015 et 2016, de procéder à la suppression de milliers de postes d'emplois. D'autres, pour continuer à vivre, se sont déployés vers l'activité après-vente ou la vente de pièces de rechange. Pour l'avenir du secteur, le risque est d'autant plus grand pour les marques asiatiques sachant que la démarche pour importer de Chine ou de Corée prend encore plus de temps que d'Europe. Une situation qui va aussi engendrer d'autres conséquences, tel le report du Salon de l'automobile d'Alger prévu au mois de septembre. En tout état de cause, dans cette situation, c'est le consommateur Algérien qui est le premier pénalisé. Car avec la disparition de certaines marques, les clients auront moins d'opportunités en termes de choix. Censée se substituer à l'importation, l'industrie automobile en Algérie est loin de répondre à leur attente. Jusque-là, mis à part Renault Production, et Cima Motors (TMC) — qui promettent chacun 60 000 unités — et Volkswagen (groupe Sovac) qui prévoit de produire 12 000 véhicules cette année, rien ne filtre des projets qui seront validés par les autorités dans l'industrie automobile. Outre l'offre qui demeure encore insignifiante, les clients algériens, déjà abasourdis par la forte hausse des prix de véhicules, vont encore être confrontés à un autre problème : le choix en termes de gamme, notamment.