La pénurie d'eau que connaît, depuis plusieurs années, la population de la commune de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, s'est aggravée cette année, au point de s'installer dans la durée, même en hiver. Pourtant, un projet de forage de quatre puits au lieudit Tizi n'Boubhir, lancé en janvier 2015, avait suscité un réel espoir pour les villageois de Bouzeguène. Le directeur de l'hydraulique de Tizi Ouzou nous a déclaré, au démarrage des travaux : «Le projet devra soulager de manière effective la population, puisqu'il fournira près de 1300 m3 quotidiennement, ceci en plus de la source Aderdar, qui fournit 500 m3 par jour en saison hivernale.» La réalité est différente aujourd'hui, plusieurs mois après la livraison du projet. Ces derniers jours, les forages n'arrivent même pas à soulager le plateau de Loudha, une partie des villages Ibouyesfene et Tahemalt Nath Wizgan. Les habitants se sont retrouvés ces derniers jours devant l'APC, non pas pour fermer le portail, mais juste pour comprendre ce qui leur arrive. Les responsables de l'ADE mettent en cause les coupures de courant électrique dans les stations de refoulement. D'autres évoquent des pannes de moteurs, endommagés par les coupures intempestives d'électricité. Il en est de même pour ceux qui sont alimentés par la source d'Aderdar. Ils n'ont pas d'eau depuis 12 jours. «Je me suis permis de faire fondre de la neige dans une casserole pour préparer une tisane», dira, dépité, un jeune villageois. On a vu des citoyens trimbaler des jerricans sous la neige non pas pour s'approvisionner en gas-oil, mais pour chercher de l'eau. Le projet de forage de quatre puits à Boubhir a coûté 40 milliards de centimes au ministère des Ressources en eau, malheureusement, aucune amélioration n'a été apportée aux souffrances des villageois. D'ores et déjà, les villageois appréhendent la prochaine saison estivale.