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A qui incombe la responsabilité de la poursuite des essais sous l'Algérie indépendante ?
Séminaire sur les essais nucléaires français au Sahara
Publié dans El Watan le 16 - 02 - 2017

Lors de sa prise de parole à la Rencontre nationale sur les explosions nucléaires françaises au Sahara algérien et leurs impacts sur l'homme et l'environnement, organisée lundi à la résidence du Tassili dans la wilaya d'Illizi, le président de l'Assemblée populaire de wilaya d'Illizi, Bilel Mansouri, a déclaré : «Les jeunes du Sahara s'interrogent pour savoir à qui incombe la responsabilité d'autoriser la poursuite de ces essais, sous l'Algérie indépendante, soit à partir de 1962 et jusqu'en 1966 ? Nous voulons des explications.
C'est notre droit de savoir qui en est responsable, vu que les Accords d'Evian concernent aussi le pétrole et qu'il y a eu la nationalisation des hydrocarbures, des ports, etc.» La question reste en suspens, au moment où le ministre des Moudjahidine, lui-même présent dans la salle, a qualifié les essais nucléaires français au Sahara algérien de «crime contre l'humanité, d'autant plus que leurs effets nocifs continuent de se faire sentir sur la santé de la population et l'environnement jusqu'à nos jours».
M. Zitouni a également rappelé les sacrifices des martyrs et des moudjahidine tombés au champ d'honneur pour que vive l'Algérie libre et indépendante, notamment ceux de cette région du Tassili N'Ajjers, tombés lors de différentes batailles populaires, dirigées par cheikh Amoud Ben Mokhtar et Ibrahim Ag Bekkada. «La préservation de la mémoire nationale et sa transmission aux générations futures constituent notre sacro-saint principe», a-t-il dit.
Cette rencontre a émis une série de recommandations, entre autres, la publication d'études académiques sur les essais nucléaires français au Sahara algérien, la nécessité de continuer à demander à la France de décontaminer et réhabiliter les sites pollués, la reconnaissance, par la France, des victimes des explosions nucléaires et leur indemnisation.
La réalisation des centres de médecine spécialisés pour le diagnostic et le traitement des victimes dans les wilayas d'Adrar et Tamanrasset, la création d'une association nationale des victimes des explosions nucléaires en Algérie, la création d'une comité de concertation, présidé par le ministre des Moudjahidine, pour le suivi des impacts des essais nucléaires, l'organisation d'une rencontre internationale sur les victimes des explosions nucléaires françaises au Sahara algérien à l'occasion de la Journée internationale contre les explosions nucléaires, le 29 août 2017, et la réalisation, à Alger, d'une stèle commémorative des victimes des explosions nucléaires françaises.
Flash-back
Samedi 13 février 1960 à 7h04mn 20s, le général Ogrie, commandant de zone, ordonna à ses lieutenants la mise à feu de la première bombe atomique française baptisée Gerboise bleue, dont la puissance de l'onde de choc était de 70 kT, sachant que la ville de Reggane était habitée par des milliers de personnes.
Selon des chiffres exposés lors des interventions, sur les personnels contaminés au Sahara le jour de l'explosion : 6500 personnes ont reçu une dose entre 0 et 5 mSv, 581 ont reçu une dose supérieure à 5 mSv, et plusieurs ont reçu une dose supérieure à 50mSv, sachant que selon la commission nationale de protection radiologique, la dose maximum admise pour un an pour les habitants est de 1mSv. Le dossier d'indemnisation de ces victimes reste en suspens entre l'Algérie et la France, a tenu à souligner le ministre, qui a fait savoir qu'une cellule a été installée au niveau de son ministère pour constituer le dossier d'indemnisation des victimes et le déposer auprès de la commission mixte algéro-française mise en place à cet effet.
Témoignages
Le docteur Mohamed Heggari, du centre universitaire de Tamanrasset, a, à travers des témoignages des chouyoukh d'In Amguel, mis en exergue l'ampleur des explosions nucléaires effectuées à In Ekker et leurs conséquences dramatiques, tant humanitaires qu'environnementales.
Ce sont des crimes nucléaires avec des conséquences écologiques irréversibles, que la France refuse toujours de reconnaître, sept ans après la promulgation de la loi du 5 janvier 2010, et encore moins d'indemniser les victimes des rayonnements ionisants de ces explosions et de réhabiliter les sites contaminés, explique d'emblée, Bachir Meddine, docteur à l'université d'Alger, lors de son intervention. Pour sa part, Ammar Mansouri, docteur et chercheur en génie nucléaire de l'université d''Alger, a longuement parlé sur le programme nucléaire français «clandestin» et les archives du nucléaire, classées «Secret défense», par la France.
«Le vrai secret, c'est quand et comment la France reconnaîtra-t-elle ses crimes commis en Algérie ?» estime-t-il. Le conférencier a donné un aperçu sur le programme nucléaire français lancé le 18 octobre 1945, soit le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, développé par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et qui repose sur un programme d'explosions nucléaires, qui débute le 13 février 1960 jusqu'au 16 février 1966 au Sahara algérien et prend fin le 27 janvier 1996 en Polynésie, et ce, par la création de trois centres d'expérimentation avec plusieurs sites.
«Il s'agit du Centre saharien des expérimentations militaires (CSEM), à Reggane, le Centre d'expérimentation militaire des oasis (CEMO), à In Amguel, ainsi que du Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP), en Polynésie, et les déchets nucléaires seront les cadeaux qu'elle offre en contrepartie à l'Algérie et à la Polynésie». M. Mansouri a décortiqué la fuite de l'explosion souterraine de «Béryl», (Tchernobyl 1), survenu le 1er mai 1962 à In Ekker, et ses conséquences sanitaires désastreuses, tout en citant des témoignages vivants des victimes. «Je ne peux oublier ce jour du 1er mai 1962, la terre a tremblé sous nos pieds. Quelque temps après, un nuage nous recouvrait. On était tous affolés.
On croyait que c'était la fin du monde. Les animaux couraient dans tous les sens et les oiseaux ont cessé de chanter. L'armée a essayé de nous évacuer. J'ai perdu des membres de ma famille le jour même et moi je souffre du sang», témoignait une femme victime de cet accident nucléaire. «L'Algérie demande la reconnaissance des crimes commis par la France coloniale et exige la levée du ‘‘Secret défense'' sur toutes les archives concernant les explosions nucléaires françaises au Sahara algérien, (devenues incommunicables selon la loi de 2008), afin qu'elles servent de document de référence aux experts (vérité) et aux victimes (justice)», conclut-il.
Reconnaissance Politique
Lors de son intervention, Me Fatima Ben Brahem, avocate à la Cour suprême, a mis en exergue le combat mené par la société civile en vue de criminaliser l'Etat français et le mettre devant ses responsabilités morales et juridiques. «Durant la rencontre du 20 janvier 2014, quand on est intervenus à la Chambre haute du Parlement français devant lequel l'Algérie s'est présentée en tant qu'Etat victime des explosions nucléaires, et ce, en présence du ministre français de la Défense, le ministre anglais de la Défense, ainsi que ceux du Japon et d'autres pays, on a montré que tout le bassin méditerranéen a été contaminé par le nuage explosif.
Et c'est grâce à cette conférence que la France a dû déclassifier 154 documents, reconnaissant qu'il y a bien eu des contaminations radioactives sur les personnels et bien au-delà des champs de tir. Même chose pour les populations civile, à l'époque où la France testait son arsenal nucléaire en Algérie, puis dans le Pacifique, voir la fameuse édition du journal Le Parisien du 14 février 2014», avant de poursuivre : «En février 2014, l'envoyé du président français avait déclaré à la presse nationale que ‘‘le président français m'a chargé de vous dire qu'il est temps pour la France de se mettre face à ses responsabilités''.»


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