Témoin oculaire des passages successifs de plusieurs civilisations, la vieille ville de Mila a subi, ces dernières décennies, de nombreuses exactions qui ont dénaturé son cachet architectural. Cette cité millénaire, classée patrimoine national en 1992, est à l'agonie. Elle abrite la mosquée de Sidi Ghanem, construite par Aboumouhadjir Dinar en l'an 55 après l'hégire. Elle est aussi la deuxième plus ancienne mosquée d'Afrique après celle de Kairouan (Tunisie). Livrée au «charcutage humain», la vieille ville de Mila qui s'étend sur une superficie de 7,20 hectares a perdu de sa superbe. Les 71 logements inoccupés sur un ensemble de 126 sont autant de repaires édifiants quant à la lente décadence de cette cité millénaire. Les mutilations et les profondes lézardes apparentes sur les façades des maisons, les aménagements anachroniques, l'enchevêtrement inextricable de la câblerie et des pylônes électriques, complètent le spectacle dantesque qu'offre, de nos jours, l'antique Milev. L'insouciance et la bêtise humaine ne se résument pas à cette énumération alarmante, car la boucle sera bouclée avec l'émergence de baraques aux frontons nord de la citadelle, suite à l'octroi vers les années 1990 d'autorisations d'activités commerciales à plusieurs riverains. Mettre en valeur cet inestimable patrimoine culturel et provoquer une curiosité touristique intra-muros sont les objectifs assignés aux amoureux de la vieille ville de Mila. Cette dynamique prometteuse était prolongée dans les faits par l'implication et l'engagement de «l'Association des amis du vieux Mila», une véritable cheville ouvrière qui avait, dès sa naissance, réussi le pari de susciter un véritable entrain de réhabilitation de la vielle ville de Mila.