Le sport algérien est de nouveau dans la tourmente après la suspension de la Fédération d'athlétisme par l'instance mondiale de cette discipline, l'IAAF. Depuis la principauté de Monaco, où elle a réuni son conseil annuel, la Confédération internationale de l'athlétisme n'a pas tergiversé pour prendre une décision unique dans son histoire (exception faite de l'exclusion de l'Afrique du Sud pour fait d'apartheid en 1976) en mettant à l'écart de son concert, pour une durée indéterminée, notre pays. Comment on en est arrivé là ? Depuis près de deux ans, le sport national est secoué par une grave crise directement suscitée par le premier responsable de ce secteur, M. Yahia Guidoum. M. Guidoum qui aime à rappeler à ceux qui lui reprochent d'utiliser, aux quatre coins du terrain, un excès d'autorité voire des menées dictatoriales, d'avoir eu mandat du président Bouteflika pour nettoyer les écuries du monde sportif, mettre en place une composante viable et réduire la longévité de dirigeants carriéristes véreux. Depuis deux ans donc, le locataire de la place du 1er Mai s'est escrimé à bousculer l'ordre des choses, il faut le dire, sans grand succès. Venu pour rétablir le sport dans sa sérénité absolue et lui permettre de se remettre au diapason des grandes nations, il aura plutôt suscité un désordre local indescriptible, entraînant l'incompréhension puis l'intervention de certaines fédérations internationales. Ces dernières acceptent mal l'ingérence des instances gouvernementales dans la gestion des institutions nationales quand elles n'obéissent pas à une certaine retenue réglementaire, à un respect du mode de fonctionnement démocratique et à une compatibilité statutaire. Nombreux ont été ceux, dirigeants, fonctionnaires et journalistes, qui ont tenté d'attirer l'attention de M. Guidoum sur les méfaits de cette attitude jusqu'au-boutiste caractérisée par un entêtement rare à vouloir ignorer vaille que vaille l'environnement sportif international. Malgré plusieurs avertissements de la part de ces instances mondiales (dont la toute-puissante FIFA tout récemment ), le ministre de la Jeunesse et des Sports a continué à « foncer dans le tas » sans autre forme de procès que de diaboliser tous ceux qui tentent de lui résister. Et l'opinion publique a de quoi être interloquée en constatant que près de deux ans après son irruption au cœur de la mouvance sportive, M. Guidoum continue de s'empêtrer dans des conflits nationaux et internationaux sans que l'on sache où il veut en venir. Par quelle politique sportive est mû le ministre pour ébranler à ce point le sport algérien en se risquant à le mettre au ban des nations sans lui offrir de perspectives de développement durable ? Avez-vous, M.Guidoum, une politique viable, des projections sur l'avenir pour sortir le sport de cette mauvaise passe ? Si oui, faites-le-nous savoir. Sinon, il serait dommage, au moment où Bouteflika vous déplacera pour nettoyer d'autres écuries d'Augias, de laisser derrière vous un tas de ruines...