Mettre à profit le savoir-faire et l'expertise qu'ils ont pu capitaliser après un lustre passé dans l'assemblage et la maintenance de rames de tramways Citadis, pour se lancer dans la fabrication de bus électriques était une simple idée qui s'était formée dans l'esprit d'un groupe de jeunes hauts cadres et ingénieurs de Cital Annaba. Mais cette idée a fini par trouver une place dans la réalité. En présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue français Bernard Cazeneuve, un protocole d'accord afin de mettre en place une coopération destinée à étudier le développement d'un bus électrique, qui sera produit en Algérie, a été signé jeudi 6 avril entre le groupe industrielle SNVI, Cital et le groupe tricolore Alstom, se félicite la coentreprise algéro-française Cital Annaba, dans un communiqué transmis à notre rédaction. Elargir la gamme de production de la SNVI en incluant la fabrication de bus électriques est ce à quoi aspirent les initiateurs du projet. D'autant que «l'usine Cital de Annaba dispose déjà d'installations ultramodernes et d'un personnel hautement qualifié pour la production de matériels roulants électriques», soutient-on. Cette coopération devrait bénéficier du support technologique d'Alstom, qui a récemment lancé un bus électrique de nouvelle génération appelé Aptis, une conception innovante inspirée de celle du tramway, a tenu à souligner Fayçal Fadel, directeur de la communication de Cital-Annaba. «Cette signature s'inscrit dans la poursuite de notre développement industriel. A travers ce projet, SNVI, Cital et Alstom ont décidé ensemble d'agir pour donner un nouveau souffle à l'industrie des matériels roulants et accroître l'offre de mobilité électrique en Algérie. Cela a débuté il y a quelques années avec la création de l'usine Cital, puis la mise en place de formations pour les cadres, ingénieurs et techniciens et, enfin, par le développement d'un vrai pôle dédié à l'industrie ferroviaire dans la région de Annaba. Il s'agit ici d'une nouvelle étape, qui devrait permettre, à toutes les parties, la poursuite de nouveaux développements industriels», a déclaré Henri Bussery, président de Cital. Pour mémoire, cette coentreprise est le fruit d'un partenariat conclu en 2011 entre l'Algérie et le leader européen de l'industrie ferroviaire, traduisant la volonté de notre pays de se doter de capacités industrielles modernes de production et de maintenance dans le domaine ferroviaire et des matériels roulants. Le site Cital-Annaba est, à ce titre, en charge de satisfaire les besoins en tramways des projets en cours et futurs en Algérie. Trois systèmes de tramways y sont maintenus : Alger depuis décembre 2011 ; Oran depuis avril 2013 et Constantine depuis juin 2013. Prochainement la maintenance des tramways de Sidi Bel Abbès, Ouargla, Mostaganem et Sétif sera également assurée par Cital. Qu'en est-il du projet relatif aux autorails intercités Coradia ? Question à laquelle tout le monde à Cital attendait vainement une réponse lors de la visite du Premier ministre français. Un dossier sur lequel les deux ministres, M. Sellal et son hôte, ont curieusement fait l'impasse. Début avril 2016, faut-il le rappeler, un accord cadre avait été scellé entre Alstom, Ferrovial, EMA et SNTF pour l'extension des activités de Cital-Annaba au montage et la maintenance de trains régionaux et intercités. Cet accord porte, dans une première phase, sur une commande de la SNTF totalisant 98 autorails de la gamme Coradia Polyvalent d'Alstom dans sa version hybride. Le premier train est censé être livré vers la fin 2019. Or, à ce jour rien n'a été fait. L'accord est toujours en attente du feu vert du Conseil des participations de l'Etat (CPE). Il se murmure, en haut lieu, que la décision du gouvernement algérien serait tributaire des résultats de la future présidentielle en France.