L e littoral d'Alger se dote d'un nouvel espace aménagé pour accueillir les familles, les sportifs et les randonneurs. Il s'étale sur des centaines de mètres de la plage de Qaâ Sour, dans la commune de La Casbah, jusqu'à la plage d'El Kittani, à Bab El Oued. Il s'agit d'une voie large, spacieuse et sinueuse, créée tout le long de la mer. Après plusieurs mois de travaux, ce nouvel espace a pris forme et est quasiment fin prêt pour accueillir les citoyens en quête de moments d'évasion et de repos. D'ailleurs, avant même sa réception officielle, de nombreux citoyens s'y rendent fréquemment. Des couples, des solitaires, des pêcheurs à la ligne et des familles entières s'y réfugient pour prendre un sandwich, un selfie, ou tout simplement pour fuir la pollution et le bruit de la ville. «On dirait qu'on est loin d'Alger, c'est tellement beau !», nous dira une jeune femme, venue avec ses deux enfants. Ce chantier, qui consistait à repousser de quelques mètres la mer, a été bien conçu et réfléchi. C'est un défi bien réussi contre Dame Nature. Pour rappel, dans certains endroits, les vagues se brisaient auparavant contre le grand mur qui constitue un rempart face à la mer. Avec ce projet, l'on a tout bonnement procédé au désenclavement d'une bonne partie du front de mer algérois, de tout temps inaccessible, même par embarcation, en raison des rochers dangereux qui dissuadaient les aventuriers les plus téméraires. «Désormais, on peut s'y rendre à pied», souligne un promeneur. Et il ne reste que les dernières retouches pour rendre cette piste plus accueillante et plus sûre. En fait, des engins des travaux publics y effectuent encore quelques va-et-vient, les services de sécurité n'y sont pas encore présents pour veiller à la quiétude des visiteurs, et les eaux usées qui s'y déversent restent un véritable point noir. Sur place, nous avons constaté la présence de buses géantes, qui devraient permettre de camoufler un tant soit peu les trois réseaux d'assainissement, qui datent de l'époque coloniale. Ce projet, qui entre dans le cadre du plan stratégique de développement d'Alger, relie ainsi deux plages mythiques de la capitale. Les deux bénéficient de grands travaux en prévision de la saison estivale. La plage artificielle d'El Kittani suscite d'ores et déjà toutes les curiosités et promet d'être un lieu de prédilection pour les Algérois. A la plage de Qaâ Sour, l'on a, contrairement aux années précédentes, procédé à une opération de nettoiement et de ramassage des ordures. Des dizaines de sacs-poubelles ont été d'ailleurs collectés et le rivage sentait, bizarrement, la propreté. Il a été aussi procédé à l'installation de toilettes publiques (hommes et femmes), à côté des stades récemment rénovés, à quelques mètres de cette même plage, un mobilier urbain qui faisait défaut par le passé. A tel point que les sportifs et autres citoyens qui fréquentaient les lieux n'avaient de choix que de faire leurs besoins dans les escaliers reliant cet endroit à la route d'en haut. En attendant la saison estivale, le littoral du centre d'Alger est en passe de devenir une véritable destination touristique.