L' Afepec lance un appel à la société civile, l'invitant à se mobiliser pour que le nom des Larribère retrouve «naturellement et logiquement sa place dans cette ville qui les a vus naître et combattre pour notre liberté». En effet, voilà déjà 6 mois, les autorités locales ont procédé, en toute discrétion, à débaptiser la clinique Larribère, sise au front de mer, pour lui donner le nom d'un autre moudjahid : Freha Benfréha. «Le moudjahid Fréha Benfréha mérite légitimement, comme tous les militants et les moudjahidine de notre indépendance une plaque à son nom, symbole de notre reconnaissance et de notre gratitude», explique l'Afepec, qui précise toutefois : «Sauf à admettre qu'une inacceptable hiérarchie des sacrifices ait été instaurée, le nom des Larribère, lié à ce lieu et ce quartier d'Oran comme le retient encore notre mémoire collective, s'impose.» L'association rappelle que Larribère est rien moins qu'une famille, où père, fille et oncles ont pris fait et cause pour l'indépendance de l'Algérie. «Pendant que ses filles, Aline, Pauline, Suzanne et Lucette étaient traquées ou emprisonnées par le pouvoir colonial pour leur engagement en faveur de l'indépendance, Jean-Marie Larribère, gynécologue et directeur de la clinique, militant progressiste, accouchait les Algériennes et soignait les Algériens», rappelle l'Afepec, qui précise qu'en représailles à leur engagement pour la cause nationale, sa clinique a été détruite dans un attentat de l'OAS en avril 1962, après des tracts menaçants. Ce rappel à l'histoire, explique l'Afepec, est important, car «les agents de l'oubli, de l'amnésie sont honteusement et lamentablement à l'œuvre au moment où nous nous apprêtons à rendre hommage à Lucette Larribère Hadj Ali, militante de l'indépendance nationale, de la justice sociale, de la liberté, de la démocratie et de l'égalité entre les femmes et les hommes». En effet, hier devait se tenir, au siège de l'Afepec, un hommage à Lucette Larribère, par la projection d'un film, Lucette Larribère Hadj Ali, itinéraire d'une militante algérienne, ainsi que des témoignages. «A travers Lucette, compagne de nos luttes, nous honorons la famille Larribère, c'est pourquoi notre cérémonie, prévue le samedi 3 juin à midi, comportait la finalisation des démarches, déjà entamées, pour la pose devant la clinique d'une plaque commémorative au nom de Larribère.» Cela sans compter la désillusion de constater que le nom de Larribère a ni plus ni moins été effacé et remplacé par celui d'un autre moujahid. Les autorités locales, à Oran, ont-elles la reconnaissance sélective ?