Un an, presque jour pour jour, après sa disparition, Oran a rendu un hommage comme il se doit à la grande figure de la lutte anticoloniale, Lucette Safia Laribère Hadj Ali. L'hommage a eu lieu dans les locaux de l'association féminine Afepec et a drainé beaucoup de monde. L'émotion était vive, hier, lors de la remémoration de cette grande dame, juste parmi les justes, qui a subjugué tout un chacun par sa bravoure, son militantisme acharné pour le recouvrement de l'indépendance algérienne, mais aussi pour ses idées de liberté, de justice sociale, de démocratie, et enfin d'égalité entre les hommes et les femmes. L'hommage a débuté par la projection d'un film de Khaled Gallinari, «Itinéraire d'une militante algérienne». Le film est en forme d'un long entretien avec Lucette qui s'est étalée longuement sur les nombreux combats ayant parsemé sa vie. Par la suite, les personnes l'ayant côtoyé ont livré leurs témoignages à tour de rôle. M Cherfaoui, le responsable de l'espace historique et de mémoire de la ville d'Oran (APC), a salué la mémoire de Lucette Laribère, et par ricochet, le PCA (Parti Communiste Algérien) qui s'est voué corps et âme pour la libération du pays. Il a dénoncé, par le fait même, «la privatisation de l'histoire» au détriment de valeureux moujahidines mis aux oubliettes. Kateb Saïd, responsable local du MDS, tout en saluant la mémoire de cette militante communiste, a mis l'accent sur les combats qu'il faut mener actuellement, à l'heure où le bateau Algérie prend l'eau de tout côté. Kouider Métaïr, président de l'association Bel Horizon, s'est désolé du fait que les Oranais appellent encore la rue Laribère «rue Michelet». Par la suite, beaucoup de personnes du mouvement associatif ou proches de cette grande figure ont pris la parole pour faire part à l'assistance leur témoignage sur cette femme exceptionnelle. On compte notamment Dalila Alloula, Fatima Nehili, Yamina Sabri, Djamila Hamitou, Malika Remaoun. Le célèbre conteur algérien Seddiki Mahi a déclamé trois poèmes en arabe dialectal de Bachir Hadj Ali. Djaoued Bougrassa, du groupe humoristique les «Drôles madaire», a déclamé, quant à lui, le poème qu'avait écrit Kateb Yacine en 1952 en hommage à Lucette, et enfin, en guise de clôture, d'autres poèmes étaient déclamés par Mourad et Safia Bezzeghoud.