Un hommage a été rendu samedi dernier au siège de l'association féministe Afepec, à la famille Larribère, cette famille qui a été, durant la Révolution algérienne, du côté des moudjahidine et pour l'indépendance de l'Algérie. Dr Jean-Marie Larribère, gynécologue, avait un riche parcours de militant progressiste, un parcours qui a été marqué par sa mobilisation au profit de l'indépendance de l'Algérie. Son dévouement et son engagement, dans la capitale de l'Ouest notamment, lui ont valu de faire face aux hordes fascistes de l'OAS. Au niveau de sa clinique, située en plein centre-ville, Jean-Marie Larribère soignait les fidayine et moudjahidine ainsi que des personnes victimes des attentats de l'organisation fasciste. Sa clinique a été entièrement détruite par une bombe déposée par l'OAS. Il échappa par miracle à cet attentat, lui ainsi qu'une infirmière et un bébé. La veille de l'Indépendance, il partit pour Paris où il multiplia des contacts pour dénoncer la violence aveugle qui s'abattait sur les Algériens. Il ne tarda pas dans la capitale française avant de prendre son envol, à nouveau, pour Oran, et s'atteler à faire fonctionner un hôpital de fortune à Mdina Jdida, et cela avec l'accord du GPRA. Hier, l'association Afepec a dénoncé la débaptisation de la clinique Larribère, en toute discrétion, pour lui donner le nom d'un autre moudjahid. Aussi, l'association, ainsi que le collectif présent envisage d'organiser une mobilisation qui va donner lieu à une série de manifestations de protestation et de sensibilisation avec des visites auprès des proches des Larribère pour les journées du 5 juillet et du 1er novembre. Mariée au poète et secrétaire général du Parti communiste algérien, Bachir Hadj Ali, Lucette Larribère s'est battue toute sa vie pour les causes émancipatrices : indépendance de l'Algérie, libération des femmes. Son père, le docteur Jean-Marie Larribère, engagé de la première heure pour l'indépendance de l'Algérie, fut un pionnier de l'accouchement sans douleur à Oran. En 1955, elle rejoint les premiers noyaux des combattants de la libération créés par le Parti communiste algérien. Lucette fut véritablement une combattante de la libération. Née à Oran en 1920, Lucette s'installe à Alger en 1942. Journaliste à Liberté, l'hebdomadaire des communistes algériens, elle rejoint ensuite le mensuel Femmes d'Algérie (de l'Union des femmes d'Algérie). Plus tard, elle collabore au quotidien Alger Républicain. Elle a risqué sa vie, a été séparée des siens, a perdu des amis sous la torture ou lors de «ratonnades» mais jamais elle ne renonça.