De plus en plus d'hommes et de femmes sont atteints du sida à Annaba. Officiellement, ils sont 90 sidéens enregistrés par l'association Aniss de lutte contre le sida. C'est ce qu'ont révélé les membres de Aniss. Le sujet a attiré plus d'un lors de la conférence de presse organisée jeudi dernier par cette même association. Un véritable appel à la mise en place d'un plan Orsec a été lancé. Le bilan avancé confirme ce qui a été dit en ce qui concerne l'extension de ce fléau en Algérie et à Annaba. Dans leurs expressions comme dans leur comportement, les praticiens sont véritablement pessimistes en matière d'application sur le terrain des directives ministérielles. Pessimisme également face aux résultats des recherches pour le traitement et la vaccination éventuelle malgré les nombreuses expérimentations de nouveaux médicaments. « Ces traitements sont expérimentés avec une grande prudence. Car on ne sait pas dans quelle mesure la toxicité des substances ne serait pas pire, à plus long terme, que leur effet provisoirement bénéfique. Même si un antiviral efficace est mis au point, il ne suffirait pas », affirment ces mêmes praticiens. Selon eux, la maladie s'accompagnerait de phénomènes complexes du type appelé pathologie auto-immune (l'organisme en quelque sorte, se retournant contre lui-même). Cette pathologie exigerait un traitement particulier. Si à Annaba, l'association Aniss fait tout pour rendre public des chiffres et des lettres sur le sida, il n'en est pas de même du côté des pouvoirs publics. En effet, à ce niveau, bien des questions demeurent sans réponse. Celle relative à la proportion nationale des sujets positifs aux tests de dépistage, les couches sociales et le type d'individu contaminé et les facteurs à l'origine de leur contamination. A Annaba, on a pris connaissance de la lourde conséquence qu'implique l'infection d'un nombre de plus en plus important de femmes. Au service spécialisé de l'hôpital Dorban du CHU de Annaba, il a été découvert que les femmes séropositives sont, pour la plupart, issues des couches rurales. Elles ont été contaminées, pour la plupart, par un mari volage ou infidèle à l'occasion d'un voyage quelque part dans un pays d'Europe. Pour les praticiens, la sentence est sans appel : toute femme séropositive devrait recourir à une contraception et renoncer à avoir des enfants.