Jadis parent pauvre du secteur de l'éducation et boudée de ce fait par les familles, la formation professionnelle est en passe d'acquérir ses lettres de noblesse en redorant de fort belle manière un blason terni par des décennies marquées par des choix politiques lui accordant une portion congrue. Aujourd'hui, il est indéniable que le tir a été rectifié, tous les indicateurs en présence permettent d'affirmer que ce secteur a retrouvé sa véritable place dans une société en pleine mutation économique. La wilaya de Constantine comprend 19 établissements tournant à plein régime et regroupant 13 284 stagiaires des deux sexes répartis à travers 11 CFPA, 2 instituts (El Khroub et Sidi Mabrouk) et 6 annexes domiciliées dans les différentes communes de la wilaya. Pour la prochaine rentrée scolaire prévue pour février 2005, les prévisions de la direction de la formation professionnelle font état de l'accueil de 16 000 stagiaires, dont 2190 en formations qualifiantes ouvertes essentiellement aux jeunes filles du monde rural, jusque-là laissées-pour-compte et marginalisées par un système et un environnement fortement misogynes. De même que l'emploi féminin qui a trop longtemps souffert de cette situation, notamment dans les communes environnantes de Constantine. Divers rapports et travaux d'étudiants en fin de cursus universitaire mettent en exergue ce phénomène, particulièrement le fait que, dans de nombreux cas, la gent féminine se heurte à des difficultés d'intégration. Il est fait également mention, dans certains cas, d'une disparité entre les salaires féminins et masculins et d'une mauvaise répartition des emplois où la femme se retrouve assez souvent au bas de l'échelle. Par contre, l'analyse de ces dernières années fait ressortir les gros efforts déployés pour rétablir un certain équilibre, surtout en assurant une formation qualifiante, en favorisant l'entrée des jeunes filles dans le secteur industriel et en mettant le potentiel des centres de formation professionnelle au service de la formation continue qui a assuré cette année des cours par correspondance à près de 1300 candidats de la wilaya de Constantine. On constate même que de plus en plus de jeunes filles suivent des formations relevant des industries mécaniques, électroniques et du bâtiment. A partir de ces données ainsi qu'à la lumière des nouveaux textes réglementaires qui leur accordent, dans le secteur de la formation professionnelle, une place de choix, il est permis d'espérer que la place nouvelle qui attend les femmes dans notre société sera pour elles et pour leur foyer une chance réelle pour leur épanouissement personnel et professionnel.