Les maladies cardio-vasculaires étaient au centre des débats durant quatre jours, entre cardiologues algériens et étrangers de renom. Les discussions ont porté aussi sur le profil de ces maladies dans le Maghreb, à l'occasion du congrès maghrébin de cardiologie, organisé par la Société algérienne de cardiologie, à l'hôtel Sheraton. Cette rencontre s'est caractérisée par un riche programme scientifique. Des communications portant sur toutes les spécificités relatives à ces maladies ont été présentées par des cardiologues. L'accroissement vertigineux de ces maladies inquiète sérieusement les spécialistes. Le président de la Société algérienne de cardiologie, le professeur Nibouche, estime que le profil de la pathologie cardio-vasculaire maghrébine s'est beaucoup modifié cette dernière décennie. « L'incidence très importante de ces maladies dans le monde, le coût de la prise en charge de plus en plus élevé, la mortalité qui leur est associée imposant aux pays maghrébins de déterminer ensemble des priorités en santé publique, d'élaborer des plans de prévention afin de réduire les facteurs de risque et ralentir cette dangereuse épidémie », a souligné le professeur Nibouche. Il a invité les congressistes à former des groupes de travail maghrébins afin d'élaborer des recommandations propres à la région. Comme il est essentiel pour lui de se diriger vers une véritable coopération formative dans les pays maghrébins. La prévention des maladies cardio-vasculaires reste le credo de ces centaines de spécialistes présents au congrès. Les moyens thérapeutiques peuvent sauver des vies, mais la prévention peut aider à réduire de 50% certaines complications. La lutte contre le tabac et tout autre facteur de risque constitue l'angle angulaire d'une stratégie nationale. Le professeur Issad, chef de service à l'hôpital de Beni Messous, a tenu à préciser que les maladies non transmissibles (les maladies chroniques) tuent plus que les maladies transmissibles. L'on registre, selon l'étude (steep wise), 62% des décès dont 46,2% sont dus aux maladies cardio-vasculaires. La prévalence de ces maladies, a-t-il ajouté, reste encore inconnue en Algérie en raison de l'absence d'études épidémiologiques et de registres de détection de différentes pathologies chroniques. Le professeur Issad signale que les salles d'exploration et les traitements modernes sont en nombre insuffisant et sont limités à deux à trois grands centres urbains. La priorité, selon lui, est la prévention primaire, en luttant contre les facteurs de risque dès le jeune âge. « Elle constitue l'intervention thérapeutique la plus rentable et efficace. C'est le programme que doivent élaborer les autorités de santé », a-t-il dit. Par ailleurs, à l'issue des travaux de ce congrès, clôturé, hier, en apothéose, la Société algérienne de cardiologie procédera à l'élection du nouveau bureau et de son président.