Prévue pour être livrée le 5 juillet en cours, la structure demeure encore en souffrance à cause d'un problème de paiement des situations financières, réclamées depuis trois ans. Prévue pour le 5 juillet en cours, la livraison de la bibliothèque urbaine de Bab El Kantara a été différée pour la énième fois, à cause de plusieurs obstacles purement administratifs. Ce projet, parmi tant d'autres, a été lancé en février 2014, dans le cadre de l'événement ‘‘Constantine capitale de la culture arabe (CCCA)'' et il devait être livré avant avril 2015. En dépit de l'importance du taux d'avancement des travaux de l'infrastructure, qui est estimé à plus de 90%, les autorités locales peinent à déterminer une date précise pour la livraison et respecter leurs engagements. Sur place, rien à dire. Le projet est achevé. Il ne reste qu'une partie de la façade et quelques retouches à l'intérieur, mais malgré cela le chantier tarde à être achevé, faute de paiement. «L'obstacle primordial qui a pénalisé l'avancement du projet est bel et bien le paiement. Il y a des avenants qui attendent depuis 2016, l'entreprise s'est retrouvée contrainte de ralentir le rythme des travaux momentanément. Car il y a des employés qui réclament leurs salaires. Pourtant, le taux d'avancement est estimé à 95%», a déclaré le chef de chantier. Et de poursuivre : «Le paiement des situations n'a atteint que les 51% depuis le lancement du chantier en 2014. Le budget est toujours bloqué au niveau du contrôleur financier de la wilaya. Pis encore, nous nous n'avons pas été payés depuis 2016.» Interrogé sur la date de livraison de la structure, notre interlocuteur a souligné qu'elle dépend de la résolution de la situation financière, tout en insistant sur la confiance que l'entreprise a placée dans l'Etat. «Mais je note que cela n'a pas découragé l'entreprise, cette dernière a assuré tout le reste des tâches avec ses propres moyens financiers», a-t-il noté. Le même responsable n'a pas manqué de mettre en exergue les conséquences négatives de la lenteur de paiement sur le chantier qui traîne. Le bureau d'études chargé du suivi a dénoncé également le manque de paiement. Ce dernier, qui était présent sur place, a affirmé qu'il détient des factures qui n'ont pas été réglées depuis 3 ans. La bureaucratie et la crise économique deviennent la hantise des entrepreneurs à Constantine, où plusieurs chefs de projets des sociétés algériennes chargées des chantiers dans le même cadre ont dénoncé cette situation. Le chef de chantier de la bibliothèque urbaine a rappelé que tout a commencé lors des découvertes des ruines archéologiques. «C'était le premier problème survenu sur place. Nous étions contraints de réétudier le plan et de le changer, en suspendant les travaux et attendant l'approbation du ministère depuis 9 mois», a-t-il précisé. Pour conclure, notons que 45 milliards de centimes ont été alloués à ce projet, afin qu'il soit réalisé avec des matériaux nobles. S'étalant sur une superficie d'environ 3 000 m², l'infrastructure est la première du genre au niveau de la wilaya. Elle compte deux salles de lecture, dont la vue donne sur le Rhumel et le pont de Bab El Kantara, d'une superficie de 200 m2 chacune, avec une capacité de plus de 100 adhérents. En outre, ce projet composé d'un sous-sol et R+2, est doté aussi d'une salle d'internet, un amphithéâtre de 200 places et un espace administratif. Malheureusement, cet événement est censé être une opportunité à ne pas rater pour Constantine, afin que la population de cette ville bénéficie d'importantes infrastructures culturelles. Hélas, le CCCA a fait de la ville du vieux Rocher un éternel chantier à ciel ouvert.