Depuis leur investiture, les députés de Souk-Ahras n'arrivent pas à convaincre les 30 % d'électeurs des dernières législatives et toutes les récentes sorties ou interventions se sont avérées de nul effet. Les six ambassadeurs de la wilaya à l'APN et hormis quelques timides interventions transmises via Facebook n'ont pas encore réussi le rapprochement avec les autorités centrales à cause, présume-t-on, d'une distanciation qu'ils se sont imposée. «Les grands dossiers de Souk Ahras et le débat autour d'une stratégie de développement global nécessitent des qualités acquises au préalable et une acuité politique qui ne sont pas données à tous les membres de l'APN», a confié à El Watan une source proche de l'APN et très au fait des préoccupations majeures de la wilaya. Hermétiques et peu prolixes, à l'instar de leurs prédécesseurs, les élus de Souk Ahras n'ont pas encore eu le réflexe de programmer une conférence de presse ou de solliciter les chaînes télévisées pour vulgariser leur programme d'action, si programme il y a. «Les facilités et autres privilèges procurés par le poste de député ne sont pas pour encourager l'implication de cette catégorie d'élus dans la logique de la promotion des valeurs qu'ils prônaient quelques mois auparavant», a déclaré un universitaire, en l'occurrence Abdelbaki G. La dilapidation du foncier et ses innombrables scandales étouffés, la crise d'alimentation en eau potable qui s'annonce pour la fin de cet été, les secteurs sur lesquels table la nouvelle politique du gouvernement, resté malheureusement sans écho, le taux de recouvrement fiscal qui laisse à désirer et pour lequel un «traitement d'attaque est déjà préconisé» et bien d'autres chapitres de la gestion des affaires de la wilaya attendent des plaidoiries meilleures de la part de ceux qui comptent légiférer auprès des décideurs. Ahcen Aribi, pourtant élu au nom d'une autre wilaya, n'a pas manqué de dire toute la vérité sur les appréhensions et les pressions qui avaient accompagné des mois auparavant l'affaire du réseau criminel affilié aux sinistres promoteurs de la page wiki-ahras devenue wiki-dzair. Des élus de l'APW qui lui ont emboîté le pas pour faire part de leur scepticisme quant au traitement de cette grave affaire d'opinion publique par le circuit judiciaire, ne s'attendaient pas à un tel silence de la part des députés fraîchement élus, pourtant victimes eux-mêmes, sinon leur cercle familial, d'obscénités et d'injures. Le chômage endémique, les secteurs moribonds et autres dominés par la plèbe locale, les APC dont la gestion est ternie par les scandales financiers, le logement et les autres grands chantiers font aussi partie des missions des députés.