Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a mis en garde hier contre la montée des tensions sur des îles de la mer Egée, où sont cloués, depuis plus d'un an, des milliers de réfugiés et migrants alors que la capacité de logement y est insuffisante. «Sur les îles et principalement à Lesbos, Samos et Chios, la tension augmente avec les nouvelles arrivées», a déclaré Philippe Leclerc, le représentant HCR en Grèce, au cours d'une conférence de presse commune avec des responsables gouvernementaux grecs et des commissaires européens. Alors que le flux migratoire en Grèce en provenance des proches côtes turques a été considérablement freiné après le pacte UE-Turquie de mars 2016, ces derniers mois une timide reprise a été observée. Les heurts entre la police et des migrants, surtout africains, dont la plupart peuvent être renvoyés en Turquie puisqu'ils ne sont pas considérés comme réfugiés, sont fréquents sur les îles. M. Leclerc a appelé à créer des «logements supplémentaires» et à «augmenter les transferts» de réfugiés vers la Grèce continentale, où les infrastructures sont plus nombreuses. «Les infrastructures sur les îles doivent être améliorées», a reconnu de son côté Dimitris Avramopoulos, commissaire européen aux migrations et aux affaires intérieures, présent à cette conférence. Crises Christos Stylianides, commissaire chargé de l'aide humanitaire et de la réaction aux crises, a révélé que 151 millions d'euros en liquide seraient consacrés par l'Union européenne (UE) pour payer des loyers à environ 22 000 demandeurs d'asile, principalement sur la Grèce continentale. «L'objectif de ce nouveau plan est d'installer les réfugiés dans des logements ordinaires, hors des camps, pour leur assurer une vie plus normale», a-t-il dit. Sur les îles, environ 2000 demandeurs d'asile devraient en profiter, selon lui. La capacité de logement à Lesbos, Chios et Samos s'élève officiellement à 5500 personnes mais y sont hébergés plus de 9000, selon des données officielles. Depuis le pacte UE-Turquie, 8000 personnes, surtout des familles vulnérables, ont été transférées «légalement» dans des camps sur le continent. La Grèce a fermé, ces derniers mois, une quarantaine de camps dispersés sur sa partie continentale après les avoir remplacés par des logements ordinaires (appartements, hôtels, etc.), s'est félicité Yannis Mouzalas, ministre grec aux Migrations. Il a souligné que l'Etat allait progressivement se charger du fonctionnement des camps, dont la majorité sont actuellement assurés par des ONG. Au total, l'UE a prévu un enveloppe de 1,3 milliard d'euros d'ici 2020 pour aider la Grèce où vivent 62 400 réfugiés et migrants, dont 15 090 sont sur les îles.