Les services de sécurité ont réussi à mettre fin à la cabale des deux détenus qui avaient réussi à tromper la vigilance de leurs gardiens à l'intérieur même du tribunal de Annaba. Avec 27 autres, selon le procureur général, 23 selon la police, ils devaient comparaître devant le juge pour répondre de différents délits. Les deux prévenus paraissaient avoir bien préparé leur coup. Ce qui a été confirmé par le procureur général près la cour de Annaba lors d'une conférence de presse animée hier. « Ils étaient 29 prisonniers entassés dans la geôle à l'intérieur même du tribunal correctionnel. C'est une bâtisse qui date de 1860. Profitant de l'exiguïté, ils ont simulé une altercation contraignant de fait les policiers à ouvrir la porte. C'est là où ils ont provoqué une bousculade générale et le piétinement du policier par les autres détenus. C'est ainsi qu'ils ont réussi à prendre la fuite en escaladant un mur donnant sur l'extérieur », a-t-il précisé. Ce n'est que plusieurs heures après que les deux évadés furent arrêtés. Le premier, 27 ans, s'était présenté devant le procureur du tribunal. Il était accompagné de sa mère. Le second, 26 ans, avait été appréhendé, hier, vers 7h45 par la police. Il avait menacé de tuer les policiers venus l'arrêter à proximité de la cité du 5 Juillet, à quelques mètres de la forêt Bougantas. Il était armé d'une baïonnette. Les deux évadés cumulaient plusieurs lourdes peines de prison pour divers crimes. Lors de la bousculade, plusieurs policiers avaient été blessés. Un d'entre eux, piétiné par les détenus, a été victime d'une fracture au bras. « Une enquête a été ouverte pour situer les responsabilités dans cette affaire », a déclaré le procureur général. Il a, précisé qu'une étude sera entamée pour définir les moyens appropriés d'organisation et de sécurité à même de permettre d'éviter pareils incidents. Rappelons qu'aussitôt l'alerte donnée sur l'évasion des deux détenus, les services de police, ont quadrillé la ville avec la mise en place de plusieurs barrages. Ils ont passé au peigne fin tous les véhicules avec un sévère contrôle des identités des passagers. Cette évasion n'est pas la première du genre. Elle avait été précédée de plusieurs autres dont celle d'un dangereux criminel. Simulant une crise d'ulcère et profitant de son hospitalisation à l'hôpital Ibn Sina, il avait réussi à tromper la vigilance de son gardien. Il fut arrêté plusieurs mois après, à Alger. La seconde évasion s'est produite durant le Ramadhan 2005 devant le portail de la maison d'arrêt de Annaba où il devait être incarcéré. Plusieurs policiers chargés de son escorte avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis.