La diffusion sur Facebook d'un reportage réalisée par la chaîne de télévision privée Numidia News, sous l'égide de l'association Hna Hna, a mis le feu aux poudres parmi la population de Ouled Slimane, entraînant dans la matinée de mardi un vaste mouvement de protestation, exigeant du wali de M'sila, qui a fait le déplacement dans cette contrée en cette occasion, un dépôt de plainte contre la chaîne de télévision pour réparation du préjudice et réhabilitation. L'unique route qui traverse le village de Ouled Slimane était noire de monde, la colère était perceptible et les villageois ont mal pris le contenu de ce reportage les présentant comme une communauté primitive, déconnectée de son environnement, n'ayant aucun repère religieux, entretenant des relations incestueuses, usant de la sorcellerie et vivant comme des animaux. En un mot : une communauté hors du temps. «Cette sortie massive de la population, nous ont expliqué des jeunes rencontrés sur place, devrait permettre d'enclencher une procédure judiciaire contre cette chaîne et les auteurs des commentaires qui ont diffamé injustement une population qui vit selon ses moyens matériels, comme toutes les populations rurales algériennes des différentes contrées du pays.» Et d'enchaîner : «Nous ne nous tairons pas face à cette infamie, qui porte atteinte à notre honneur et à notre dignité, de cette ex-DAS, qui n'a rien fait pour atténuer les insuffisances enregistrées ça et là, occultant son rôle déterminant dans l'orientation et l'accompagnement de cette communauté quand elle était en fonction, avant d'être limogée.» Réhabilitation Et un autre jeune d'expliciter : «La sortie de cette caravane, soi-disant de solidarité, dirigée par l'ex-DAS, Mme Rassouli, avait tout simplement pour but d'en découdre avec les autorités de la wilaya et de prendre la population de Ouled Slimane comme prototype et de l'humilier injustement. Population dont le seul tort est de vivre dans les contrées steppiques comme toutes les familles rurales d'Algérie, n'exerçant comme activité principale que le pastoralisme.» Cette communauté, qui a été mise sous les feux de la rampe, vit dans un hameau à la périphérie du village mis en dehors du temps, distant du siège de la commune de Ouled Slimane de 6 km environ, alimenté en électricité — certaines habitations disposent même de paraboles — et pas autant déconnecté qu'on a voulu le faire croire. La réhabilitation que la population avait demandée au wali ne semble pas être prise en compte par Hadj Mokdad, le chef de l'exécutif, qui semble avoir réglé le problème en apportant aux habitants de ce hameau couvertures et denrées alimentaires. «Des citoyens originaires de ce village, nous a confié un villageois de Ouled Slimane, ont eu vent de ce reportage sur les réseaux sociaux et ont réagi, car ils ont été également calomniés et insultés, en ralliant aujourd'hui, jeudi 24 août, le village où ils ont décidé de s'organiser avec l'ensemble des villageois, en créant une cellule de crise et en entreprenant des démarches idoines, compte tenu du fait que ni le wali ni le président de l'APC n'ont entrepris de poursuites judiciaires à l'encontre des auteurs de cette infamie.»