Inscrit à Skikda et réalisé par la direction des travaux publics de cette wilaya dans le cadre d'un projet centralisé, l'abri de pêche d'Oued Z'hor a été implanté sur le territoire de la wilaya de Jijel. Il a été réalisé à quelques mètres des limites administratives séparant les deux wilayas, sur un territoire relevant de la commune d'El Milia. Depuis son annonce, ce projet a fait couler beaucoup d'encre du côté de la wilaya de Jijel, notamment, à El Milia, où des riverains ont en fait une affaire pour laquelle ils se sont mobilisés dans l'espoir de reprendre leur «bien». «Il est sur nos terres, ce territoire appartient à El Milia, tous ses habitants sont inscrits sur les listes électorales de cette commune, mais pour ce projet, c'est le contraire qui se produit, c'est Skikda qui le réalise et qui le gère, pourquoi ?» se sont interrogés des habitants des Ouled Djaballah, à Oued Z'hor, devant l'ex-wali de Jijel, qui s'est déplacé dans la région au mois d'avril 2016. Promettant à ses interlocuteurs d'ouvrir le dossier de cet abri de pêche aux autorités concernées, l'ex-wali a, depuis, quitté ses fonctions à Jijel sans que cette affaire ne soit close. Si cet abri de pêche a été réalisé au profit des habitants des deux côtés de la région, il demeure au centre d'une polémique qui ne veut pas s'estomper. «C'est l'Etat qui l'a réalisé, qu'il soit à Skikda ou à Jijel, il appartient à la population de la région, cela est clair, mais des démarches sont en cours pour discuter du cas qu'il pose», soutient-on du côté de Jijel. Selon la même source, des démarches sont même en cours pour son transfert à cette wilaya. «C'est une question de temps et de démarches à accomplir», fait-on remarquer. À Oued Z'hor, cet abri de pêche est un acquis pour la région. Il servira pour accueillir la flottille des pêcheurs, qui sont nombreux à s'adonner à leur métier dans des conditions rudimentaires. Sa réalisation répond au souci de désenclaver la région en lui créant des opportunités économiques à même de lui donner une vocation de pêche, outre les atouts touristiques qu'elle présente. Son transfert à Jijel permettra à cette wilaya de disposer de quatre infrastructures de ce genre, même si le port de pêche et de plaisance d'El Aouana est encore loin d'être exploité. Deux plages d'échouage, réalisées il y a quelques années à Sidi Abdelaziz et Ouled Bounar, restent cependant à ce jour abandonnées et sans la moindre exploitation.