La Coordination des comités de village de la commune de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, est montée au créneau, cet été, pour protester contre les pénuries d'eau qui touchent les villages de la localité. La situation s'est aggravée au fil des années. L'eau est devenue une denrée tellement rare qu'elle renchérit davantage pour atteindre les 4500 dinars la citerne de 3000 litres. Les citoyens ne sachant plus à quel saint se vouer se rabattent sur le système D pour se procurer ce précieux liquide, quitte à enfreindre la loi, en piratant l'eau à partir de la conduite principale. La Coordination des comités de village avait tenu en juillet une première réunion, qui a abouti aux décisions suivantes : exigence de raccordement au barrage de Taksebt et prise en charge du réseau actuel d'eau potable de la chaîne d'Aderdar. Pour concrétiser ce projet, la Coordination des comités de village a organisé un sit-in devant la daïra avant de décider d'une marche au chef-lieu de wilaya avec exigence d'une entrevue avec le wali. D'autres actions étaient également programmées au cas où les villageois n'obtenaient pas satisfaction. Cependant, la réponse ne s'est pas fait attendre, puisque c'est le wali en personne qui s'est déplacé à Bouzeguène le jour même où se tenait une réunion de la coordination, dont le but était de préparer la marche qui devait avoir lieu le 21 août dernier. Le wali, accompagné du représentant du ministre des Ressources en eau, est venu avec une nouvelle proposition, celle d'un raccordement, non pas à Taksebt, mais au barrage hydraulique de Tichy-Haf, dans la proche wilaya de Béjaïa. La Coordination des comités de village de Bouzeguène en a pris acte, considérant que l'essentiel pour la population est d'être alimentée en eau. Depuis, les choses se sont accélérées avec l'arrivée sur place du bureau d'études, des topographes et des techniciens hydrauliciens. Le représentant des ressources en eau a promis la réalisation, avant l'hiver prochain, d'un réservoir de 5000 m3 au lieudit «Chréa», à quelque 1400 m d'altitude. L'assiette est déjà choisie et l'appel d'offres lancé.