Un comité citoyen de soutien aux travailleurs de Cevital vient de voir le jour à Oran. C'est ce qui a été annoncé, hier, lors d'une conférence de presse organisée au siège du groupe Cevital, sis à la zone industrielle de Hassi Amer. Mourad Bouzidi, porte-parole du groupe, a déclaré que le comité créé à Oran est composé d'investisseurs, d'acteurs du mouvement associatif, de travailleurs de Cevital, ainsi que d'artistes et de représentants de partis politiques. Les membres de ce comité se déplaceront, le dimanche 29 octobre prochain, à Béjaïa, pour participer à une grande marche de protestation et dénoncer les différents blocages que subissent les projets lancés par le groupe d'Issad Rebrab. «Le comité d'Oran, explique M. Bouzidi, est appelé à s'élargir puisque c'est la première étape de notre démarche.» Il souligne également l'impératif de la société civile de s'impliquer aussi dans cette action : «Ce sera un premier comité citoyen de soutien aux travailleurs de Cevital, qui est appelé à s'élargir et à ratisser large pour atteindre le maximum d'acteurs soucieux de défendre l'investissement et l'emploi. Sachez que nos seules préoccupations sont l'investissement et l'emploi.» Par ailleurs, on apprendra que «d'autres comités de soutien à Cevital verront le jour durant cette semaine, comme Sétif, Bordj Bou Arréridj ou encore Tizi Ouzou». On nous explique qu'il y aura forcément une coordination entre les différents comités et que les initiatives ne seront pas prises de manière disparate. «Au niveau d'Oran, il y aussi des blocages, le but de ces comités est de s'entraider pour essayer de débloquer les situations, non seulement pour Cevital mais même pour d'autres projets bloqués», laissant entendre qu'une marche est aussi envisageable dans la capitale de l'Ouest algérien pour défendre les investissements dans cette ville. «C'est cette solidarité qui fera en sorte que notre Algérie puisse s'en sortir. Par cette solidarité, on casse tous les clivages, et on renforce l'unité nationale de ce pays». Et de préciser plus loin que le souci est de gagner la bataille de l'opinion : «Il faut que le peuple algérien adhère à la dynamique de soutien à Cevital, chose qui est acquise à Béjaïa. Nous souhaitons que cela se produise dans les autres wilayas, là où il est possible de créer ce genre de comités.» Et de dire encore que «puisque les blocages persistent, il est indispensable pour nous de créer le rapport de force nécessaire pour l'adhésion de la population aux revendications d'investissement afin que les lobbyings qui agissent dans l'ombre reculent et libèrent l'investissement». Pour revenir à l'incendie qui a ravagé, dans la nuit de jeudi à vendredi, une partie du complexe Cevital au port de Béjaïa, Mourad Bouzidi a dénoncé «les conclusions hâtives» du PDG du port. «Le PDG a fait des déclarations à un journal électronique comme quoi l'origine de l'incendie est un frottement de fer contre fer dû à une machine réhabilitée. A peine l'enquête de la police scientifique entamée, le directeur du port nous donne ses conclusions», dit-il avec ironie. d'ailleurs, il n'hésitera pas à le tancer très sévèrement : «Il se trouve que le directeur du port, qui a été mis en première ligne pour répondre aux demandes de Cevital, émet à chaque fois des raisons différentes. Il a essayé de parler d'environnement, d'assiette de terrain, il a accaparé les prérogatives des douanes, celles de la Protection civile, des Domaines, etc. Le mois de juin dernier, il a envoyé une lettre aux armateurs transitaires de Cevital dans laquelle il exige que tous les équipements qui vont être importés par Cevital fassent l'objet d'une autorisation préalable du port, et que doit être indiqué le nombre de colis importés, leur nature et leur destination finale. En d'autres termes, ce PDG est devenu une sorte de Premier ministre ou président de la République dans la wilaya de Béjaïa et définit la politique économique dans la région, alors que la loi énonce clairement ses prérogatives qui sont limitées à la gestion du trafic portuaire. Le port est un prestataire de service, ni plus ni moins.»