Le désarroi des parents d'enfants autistes est à son paroxysme du côté de la capitale des Hauts-Plateaux, où la scolarisation de ces enfants est le souci majeur de nombreuses familles dans l'expectative. Lancées à plusieurs reprises, les promesses d'ouverture d'une classe spéciale au niveau de l'école primaire Abdelouahab Khebaba n'ont pas été concrétisées. Faute d'une prise en charge spécifique, les enfants autistes sont dans l'obligation d'évoluer dans un milieu qui n'est pas le leur. Afin de sensibiliser les uns et d'inviter les autres à mettre en place un enseignement adéquat, dispensé de surcroît par des enseignants formés et aidés par des auxiliaires de vie scolaire (AVS), comme c'est le cas à Béjaïa et Alger, pour ne citer que ces deux agglomérations, des parents frappent à toutes les portes. Celles-ci restent fermées, au grand dam des familles, à la fois déprimées et désemparées. En ultime recours, des pères à bout reviennent à la charge pour rendre public l'insoutenable supplice des familles d'enfants autistes, en particulier, et des handicapés, en général : «Ouverte à l'école Khebaba pour la forme, en avril dernier, la classe des enfants autistes de la ville de Sétif n'est ni plus ni moins qu'une garderie, car elle était dépourvue de programme pédagogique et de personnel spécialisé. Ayant sollicité un programme pour pouvoir entamer sa mission, la demande de l'orthophoniste n'a pas été satisfaite. Pour clarifier les choses, nos enfants n'ont pas besoin d'une garderie où ils sont parqués quotidiennement de 8h à 11 h, mais d'une scolarité appropriée. Ayant donné des résultats probants dans certaines régions du pays, l'introduction des AVS devant assister l'enfant autiste en classe n'est toujours pas appliquée à Sétif. Pour que nos enfants puissent suivre une scolarité normale et vivre comme tous les enfants, on demande l'intervention directe du wali de Sétif. Il est en mesure de mettre un terme à notre calvaire qui n'en finit plus. Le mal des enfants empoisonne la vie à des dizaines de familles se retrouvant non seulement seules, mais désarmées», tonnent des parents ne sachant plus à quel saint se vouer.