Perte de vitesse du FLN et percée d'El Moustakbel et du RND. Selon les premiers résultats, il ressort que le FLN et le FFS ont perdu des sièges à l'Assemblée populaire de wilaya (APW) par rapport aux élections locales de 2012. «Le FLN a perdu 12 sièges, le FFS en a perdu 4 alors que le RND en a gagné 3. Il y a des raisons à cela : au FLN à la confection de la liste, il y a eu pratiquement 80% nouveaux candidats. Des militants connus comme Dilmi, Rabhi, ont été écartés au profit de nouveaux venus. Au FFS, le parti a préféré changer le classement de ses candidats et la tête de liste au dernier moment. A cela s'ajoute l'élimination des anciens cadres, à l'exemple de Farid Oumhammed, un militant aguerri», détaille un ancien élu de l'APW. La nouveauté, c'est l'arrivée du Front d'El Moustakbel et du Taj, dont les candidats sont des transfuges du RND, du FLN et du PT. «Les têtes de listes APW du parti El Moustakbel et de Taj, sont respectivement Yahia Nessal, ancien membre RND de l'APW, et Alik Embarek, ancien P/APC d'El Harrach», poursuit l'ancien élu. La liste APW FLN (17 sièges), conduite par le président sortant Karim Bennour, pourrait laisser la présidence à l'autre parti du pouvoir, le RND (15 sièges), dont le tête de liste est Bachir Ould Zmirli, membre du bureau fédéral de la FAF. « Si le RND négocie bien, il peut prendre la présidence», prédit un cadre de l'APW. Pour les communes, le Front d'El Moustakbel, qui a parrainé des candidats sur des listes des 57 communes que compte la capitale, réussit à s'emparer d'importantes assemblées gérées traditionnellement par le FLN, à l'instar de Rouiba, Dar El Beida et Baraki. Bettache dame le pion aux partis ! «Le FLN a perdu des communes, et pas des moindre, Hydra, Dar El Beida et Dély Ibrahim. Farah et Lyès Gamgani, respectivement présidents sortants des APC de Hydra et Dar El Beida, ont joué contre leur parti qui n'a pas retenu leurs candidatures. Dar El Beida a ainsi été récupérée par El Moustakbel et Hydra est revenue à Sofiane Farah du RND, frère du maire sortant. A Dély Ibrahim, Hamza Kamel, le P/APC FLN sortant succède à lui-même, mais sous les couleurs du RND», analyse un ex-élu d'une APC de la périphérie de la capitale, précisant que Taj, parti de Ghoul, a gagné les suffrages des électeurs de la commune de Birkhadem avec une liste parrainée conduite par Djamel Achouche, ex-vice président FFS qui a vu sa candidature rejetée par son parti. S'il perd à l'APW (10 au lieu de 14 sièges), le parti d'Aït Ahmed réussit un grand coup, en jetant son dévolu sur 7 communes : Aïn Benian, Bologhine, Bab El Oued, Oued Koreich, El Magharia, Bab Ezzouar et Bordj El Bahri. «Le FFS avait une seule APC au lendemain des élections de 2012, celle de Mohammadia. Il a réussi à en avoir deux autres au cours du mandat (Birkhadem et Bologhine). Le FFS dirigera désormais des APC, où il avait des fiefs, comme Aïn Benian, mais qui revenaient, grâce à des alliances contre-nature aux partis du pouvoir (FLN, RND)», se réjouit un élu de la formation. Autre événement dans la capitale, la victoire avec panache de la liste indépendante Perle d'Alger conduite par le P/APC sortant, Abdelhakim Bettache. Ancien élu MPA, qu'il a quitté, Bettache bat à plate couture ses concurrents. «La très forte campagne menée par notre candidat lui a permis d'écraser ses concurrents (5013 voix contre 987 pour son poursuivant FLN). Le parti de Benyounès qui aurait voulu le battre n'a eu que 114 voix. Seule explication à cette victoire : l'ancien maire est allé dans les quartiers», estime un proche de l'heureux élu. Signalons aussi par ailleurs cette donnée : le taux d'abstention dans la capitale était très important, comme lors des anciennes échéances.