La FIFA s'est déjà projetée sur la Coupe du monde 2026. Elle a enregistré, pour l'heure, deux dossiers de candidature. Le premier émane du trio Etats-Unis-Canada-Mexique, et le second, du Maroc. Il ne devrait pas y avoir d'autre (s) candidature (s). La course est d'ores et déjà fermée et d'aucuns prédisent une facile victoire du bloc nord-américain. Le Maroc ne serait qu'un simple lièvre, juste pour crédibiliser le vote prévu le 13 juin 2018. La Coupe du monde 2026 réunira 48 équipes et nécessitera la disponibilité de plusieurs stades et villes. Le trio Etats-Unis-Canada-Mexique offre toutes les garanties pour la réussite sur tous les plans du Mondial 2026. En réalité les jeux sont faits depuis bien longtemps. Au lendemain du vote du comité exécutif de la FIFA, le 2 décembre 2010, et la désignation de la Russie et du Qatar pour l'organisation des Coupes du monde 2018 et 2022, Anglais et Américains ont rué dans les brancards. Ils avaient la conviction d'avoir été floués par la décision de la FIFA d'imposer la codésignation (2018-2022). A l'époque, l'ex-président américain, Bill Clinton, présidait le comité de candidature américain. Il a assimilé la défaite de son pays à un affront. La justice américaine s'est tout de suite mise de la partie et s'est appuyée sur les documents et révélations du journaliste écossais Andrew Jennings pour abattre le système Blatter. Les enquêtes menées par Loretta Lynch au profit de la justice américaine ont débouché sur un immense scandale qui a emporté beaucoup de pontes de la FIFA. Des dirigeants ont été suspendus, d'autres emprisonnés, les confédérations décapitées. Le Maroc joue le lièvre de la course Depuis le «Fifagate», l'instance faîtière du football a connu de grands bouleversements. Des responsables ont été chassés, d'autres déférés devant les juridictions compétentes, incarcérés parfois, suspendus, interdits de toute activité liée au football. C'est dans ce moment de grave crise que les nouveaux contours de la FIFA ont été dessinés. Le vote pour l'organisation de la Coupe du monde ne sera plus l'apanage du conseil, ex-comité exécutif. Le dernier mot reviendra aux associations membres (209) regroupées en assemblée générale qui choisiront le pays hôte de la Coupe du monde. Gianni Infantino, le président élu après la démission de Joseph Sepp Blatter, au printemps 2015, a rapidement compris ce qu'attendent de lui les Américains et leur justice. Dans les couloirs de la FIFA, il se murmure que la candidature nord-américaine sera couronnée de succès. Pour de multiples raisons auxquelles se mêle la géopolitique, le 13 juin prochain le congrès de la FIFA votera en faveur du ticket USA-Canada-Mexique. D'aucuns vont s'interroger sur le pourquoi de la candidature du Maroc et ses chances de succès devant celles du mastodonte nord-américain. La réponse est toute simple. La FIFA veut donner une crédibilité à un scrutin joué d'avance. Pour donner l'illusion que les jeux ne sont pas faits. Par son geste, le Maroc peut espérer un retour sur investissement en postulant pour la Coupe du monde 2030. La FIFA et les Etats-Unis lui seront reconnaissants au moment voulu. S'il faut une preuve pour ce scénario, il n'y a qu'à consulter les grands networks nord-américains qui ont déjà mis en branle la grosse machine à dollars pour l'acquisition des droits de retransmission et de publicité du plus grand événement sportif planétaire avec les Jeux olympiques.