Il a coûté plus de 15 milliards de centimes, il n'est achevé que partiellement et il est déjà à l'abandon. Il s'agit du centre sportif de proximité (CSP) d'Imoughlawene, baptisé en octobre 2013 au nom du chahid Rachedi Mohand Ou Lounis, construit près du village d'Aït Ikhlef, dans la commune de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou. Inscrit en 2000, le CSP, lancé en 2003, devrait être livré et réceptionné dans un délai de 36 mois. Nous sommes en 2018, le complexe se trouve aujourd'hui dans un état lamentable. La direction de la jeunesse et des sports, ainsi que les autorités locales, censées investir massivement dans la formation de la jeunesse, l'orientation et la détection des jeunes talents, n'arrivent toujours pas à trouver la meilleure formule pour sauver ce projet. Le CSP est à l'abandon, totalement entouré d'herbes sauvages, de buissons, de ronces… Avec le temps, il risque de disparaître sous la végétation. Le CSP, délabré, est transformé en décharge avec tout autour, des pierres, sacs d'ordures, blocs de béton, tessons de bouteilles... L'édifice est livré aux caprices de la nature. Toute la jeunesse de Bouzeguène, en mal de loisirs, ne peut pas s'adonner à tous les sports favoris. Aucun terrain n'est achevé, ni le terrain de football ni encore moins ceux de basket-ball, de handball, du court de tennis et du boulodrome. La salle polyvalente, surélevée en charpente, se dégrade rapidement, avec des infiltrations d'eaux pluviales. La route pour y accéder est impraticable et trop étroite. La structure, sans sécurité, n'est raccordée ni à l'électricité ni à l'eau. En attendant, les centaines jeunes de la région n'ont plus de perspectives. Ils n'ont que les sports de combat que les parents doivent payer chaque mois.