Placée sous le thème « Managers et spécialistes en gestion : des métiers qui s'apprennent », cette rencontre a permis de lever un tabou puisque les débats ont permis de conclure que la formation doit concerner y compris le top management, notamment les PDG des entreprises qui doivent s'adapter constamment aux évolutions. Lors de la cérémonie d'ouverture, le secrétaire général du ministère de l'Energie et des Mines, qui intervenait au nom du ministre, a situé le contexte de la rencontre en déclarant : « La globalisation et la mondialisation des marchés intensifient la concurrence. La compétition se joue certes sur des paramètres économiques, mais de plus en plus également sur celui des compétences des hommes et des femmes au sein des organisations ; ce qui, par conséquent, place la formation comme un atout stratégique dans la compétition économique. » Relevant la caractéristique historique du système algérien, il a indiqué : « Historiquement, dans nos entreprises à fort caractère technique, l'accent a plus souvent été mis sur la formation aux métiers de base des entreprises que sur celui de la formation dans les domaines du management et de la gestion. Or il s'avère de plus en plus que la qualité du management a une très forte incidence sur les performances économiques des entreprises et devient ainsi un levier majeur d'efficacité et de création de la valeur. » Les travaux ont vu les interventions de plusieurs spécialistes nationaux et étrangers. La conférence du directeur de l'Institut du développement des ressources humaines (IRDH Oran), M. Bahloul, a particulièrement retenu l'attention dans la matinée de la première journée. Parmi les principaux points relevés par le conférencier, il y a le constat amer fait à partir d'études qui concluent au fait que « les entreprises algériennes se caractérisent par des niveaux de performance qui ne leur permettent pas de jouer un rôle actif dans le système de compétition internationale. Elles se distinguent par des niveaux de positionnement compétitif et technologique très faibles. La majorité de la population des entreprises nationales, publiques et privées, se trouve dans une position de survie ». L'expérience chinoise de la réussite des réformes riche en enseignements a permis aux participants d'apprendre que « le premier acte fort de la réforme pour la transition à l'économie de marché dans ce pays, et dès la fin des années 1980, a été le lancement par le gouvernement chinois, en partenariat, principalement avec le Canada, d'un vaste programme de formation en management. Piloté au plus haut niveau des autorités en charge de la réforme, ce programme, aux objectifs précis, est doté d'un mécanisme de gestion et de financement fondé sur la flexibilité, la réactivité aux changements de la demande et la libération des dynamiques concurrentielles dans le cadre d'un marché national de la formation et des compétences managériales. Ce programme repose sur un socle institutionnel à fortes incitations du secteur privé et des entreprises à investir dans la formation en management (en 2003, plus de 2000 entreprises chinoises sont actionnaires ou propriétaires d'universités et d'écoles) ». Parmi les principales recommandations faites à la fin des travaux, on peut noter que les participants ont conclu que les métiers de managers et de spécialistes s'apprennent en école et aussi dans l'entreprise en alternance en tenant compte du projet de l'entreprise, de la dimension à l'international et en associant les praticiens dans le corps des formateurs. Le principe de « l'équipe », la formation continue au niveau des différentes catégories de l'encadrement, l'investissement de la personne dans le processus et le fait de ne pas survaloriser les managers par rapport aux spécialistes sont d'autres recommandations faites lors de la rencontre. Une autre remarque importante a été faite concernant la sélection des managers prédisposés à certaines fonctions et qui se résume au fait qu'« en nommant un directeur, on perd souvent un bon expert tout en héritant d'un piètre manager ».