Les médecins résidents brandissent la menace de démissionner collectivement. C'est le prix à payer pour parvenir à arracher leurs revendications. Face à l'intransigeance des médecins résidents, le gouvernement veut sortir l'artillerie lourde. Les deux ministères chargés de gérer la crise, celui de la Santé et de la Réforme hospitalière, et surtout le département de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ont décidé d'opérer un coup de force. Ils vont faire fi des revendications des médecins quitte à aller vers une année blanche. En tout cas, le gouvernement ne semble pas vouloir lâcher prise. Surtout pas au sujet du service civil, qui constitue l'une des principales revendications de ces prétendants à la spécialité en médecine. Selon des cadres du ministère de l'Enseignement supérieur, il y aura «des examens de DEMS» coûte que coûte. Avec qui ? Le gouvernement espère exercer une pression sur certains médecins pour les amener à passer les examens afin de valider les spécialités en médecine. Mais face à la persistance du refus des grévistes qui entament leur 5e mois de débrayage, les autorités veulent donc se contenter de valider les examens ne serait-ce qu'avec un minimum de candidats. Samedi, le ministre de l'Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, l'a d'ailleurs dit en des termes clairs : «Les absents seront recalés.» Face à cela, les médecins résidents brandissent la menace de démissionner collectivement. C'est le prix à payer pour parvenir à arracher leurs revendications. En attendant, réunis en assemblées générales hier, les médecins résidents ont décidé d'organiser la riposte. Au lieu des examens qui se dérouleront aujourd'hui dans les facultés du pays, ce sera un rassemblement qui aura lieu au sein de la faculté de médecine d'Alger. «Nous allons soutenir ceux qui vont être obligés de passer les examens, notamment les étudiants de première et deuxième années. Ce sera notre manière de répondre aux menaces du ministre de l'Enseignement supérieur», a indiqué une source du Camra (Collectif autonome des médecins résidents algériens). A une question de savoir si le boycott des examens aura bel et bien lieu, notre interlocuteur est formel : «Il y aura un boycott massif.» «Même ceux qui hésitaient ont fini par rejoindre le mouvement», indique le médecin en fin de cycle. Dans le cas où les examens n'auraient pas lieu, le gouvernement va être obligé de déclarer l'année blanche. Les médecins spécialistes qui passent actuellement leur service civil devront donc rester en poste une année supplémentaire.