La Fédération algérienne de football (FAF) est au bord de l'asphyxie financière. L'année 2006 s'achève dans quelques jours et la subvention de l'exercice de l'année indiquée n'est toujours pas arrivée. A priori, la FAF devra faire le deuil de cette importante rentrée parce que le ministère de la Jeunesse et des Sports reste sourd aux doléances des responsables de Dély Ibrahim. Rappelons que le budget annuel alloué à la FAF par les pouvoirs publics est de l'ordre de trois cent cinquante millions de dinars (trente-cinq milliards de centimes). La FAF a fonctionné, depuis plusieurs mois, sans cet apport, capital, des pouvoirs publics. Entre temps, il a fallu faire tourner la fédération et tout ce qui va avec, sans oublier les stages, regroupements et matches des différentes sélections. Le président de la FAF, Hamid Haddadj, a transmis une correspondance au ministère de la Jeunesse et des Sports, portant à sa connaissance le montant des dépenses liées au chapitre sélections. Plus de huit milliards de centimes sont sortis des caisses de la fédération qui, à l'occasion, a consommé toutes ses économies. La tutelle aurait conditionné, dit-on, le versement de la subvention à la FAF par l'accord de celle-ci de signer le contrat de l'Allemand Peter Schnittger, recruté par le MJS comme directeur technique national (DTN), ainsi que la mise en conformité des statuts de la FAF avec le décret 05-405. Inutile de revenir sur cet épisode qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive avant de s'achever par " une mise en sourdine" des exigences initiales de la tutelle par crainte, sûrement, d'une intervention de la FIFA. La FAF n'a pas fini de payer pour ce feuilleton. Heureusement, qu'entre temps, les caisses de la FAF ont été renflouées par l'argent de la chaîne ART et de quelques sponsors. A présent, tous les voyants (des comptes de la FAF) sont au rouge. Dans ce contexte particulier marqué par le bras de fer MJS-FAF, le football algérien ne tirera aucun profit. Le savoir-faire de l'expert allemand Peter Schnittger ne sera d'aucune utilité tant que le technicien demeurera " l'otage" d'un combat qui n'est pas le sien. Au lieu d'être en train de communiquer son savoir-faire, de faire bénéficier les entraîneurs algériens de sa connaissance, de partager avec eux sa riche expérience, il se contente, contre son gré, de visiter des centres où sont confinés de jeunes garçons non structurés au sein des clubs et à qui un avenir radieux a été promis dans un délai de quatre ans. Cette option est une hérésie contre laquelle Peter Schnittger ne peut rien faire parce qu'il ne dispose d'aucune prérogative. Des sources proches du MJS et de la FAF évoquent une réunion prochaine entre les responsables des deux parties pour tenter de débloquer la situation. Entre temps, la subvention destinée à la FAF, du moins ce qu'il en reste, retournera au Trésor. Des informations font état d'une distribution partielle de cette subvention au profit de trois clubs de la nationale, décidée par la tutelle. Le chiffre avancé est de l'ordre de quatre milliards et demi.