L'arrêt technique de plus de 25 jours de la raffinerie de Skikda a entraîné une perturbation dans la concrétisation de l'opération de réfection de l'étanchéité dans les 74 établissements scolaires des 3 paliers à Annaba. La suspension des chantiers est générale dans la wilaya. Faute de matière première, la seule unité de bitume distillé 40/50 et celui oxydé 85/25, implantée à Berrahal, est fermée. Une centaine de travailleurs permanents et occasionnels ont été mis au chômage. Technique. Dans les 12 communes, l'entretien et/ou la réalisation des routes ont été suspendus. La rareté de ces 2 types de bitume le 40/50 nécessaire aux travaux routiers et le 85/25 pour l'étanchéité a stimulé l'appétit des spéculateurs, tant et si bien que s'est organisé un réseau de contrebande de ce matériau notamment le 85/25 très demandé. Cette bande pourrait être derrière la disparition du camion chargé de 20 tonnes de bitume oxydée en stationnement devant la raffinerie de Skikda. Les conséquences de cet arrêt technique, de la rupture de stock et de la fermeture de la seule unité de transformation sont déjà visibles. Les routes et ruelles de la commune chef-lieu de Annaba ressemblent à un morceau de gruyère. Certaines, à circulation dense, sont devenues de profondes crevasses. Faute de bitume d'étanchéité, des centaines de logements récemment réceptionnés mais encore inoccupés se sont transformés en piscine. La situation des établissements scolaires où l'on a dénudé la toiture, s'est aggravée. Plus rien ne s'oppose à l'infiltration des eaux de pluie à l'intérieur des salles de classe. Elle pourrait s'aggraver davantage avec la persistance de la pénurie même si certains opérateurs ont réussi à s'approvisionner à partir d'Arzew. Dans les communes de Chetaïbi, Seraïdi, Berrahal, Tréat, Aïn Barbar, Chorfa, beaucoup d'élèves ne pourront pas occuper les bancs de leur classe à la rentrée des vacances scolaires d'hiver. Entre-temps, les centaines de travailleurs des petites entreprises d'étanchéité en charge des marchés de réfection de ces scolaires s'en iront pointer au chômage que leur impose cette pénurie de bitume distillé et oxydé.