Le 19 octobre (le 27e jour du Ramadhan), le petit Islem Benkréa, 9 ans subit une circoncision au centre hospitalier de Skikda. Il ne s'en remettra jamais depuis. Le 23 octobre ses parents s'alarment et le ramènent au chirurgien qui l'a circonscrit, ce dernier jugea alors qu'il ne fallait pas trop s'inquiéter. Le 7 novembre remarquant que l'état des parties génitales de leur fils empirait, ses parents le ramènent de nouveau à l'hôpital où il est admis aux urgences chirurgicales. Islem ne parvenait alors même pas à uriner et son gland présentait déjà des lésions assez avancées. Le 28 novembre, on décide de lui placer une sonde vésicale. Depuis, le petit Islem se retrouvera obligé de traîner une bouteille et sa verge ne connut aucune amélioration. Ses parents commencent alors à s'inquiéter. « J'ai tout fait pour convaincre le personnel médical et administratif de l'hôpital que mon fils nécessitait un transfert vers un centre spécialisé mais personne ne m'a écouté », raconte son père qui continue « On est allé jusqu'à nous humilier ». Contacté avant le transfert du petit Islemn vers Constantine, le directeur du centre hospitalier de Skikda a tenu à déclarer : « Je peux vous garantir que toutes les conditions requises ont été réunies le 19 octobre pour assurer les opérations de circoncisions. Ces dernières ont été faites dans le bloc et par des chirurgiens ». Chose que réfutent les parents qui estiment que tout le monde était au courant du calvaire de leur fils et qu'il aurait été humain de les écouter au moins et de voir de plus près l'état de leur enfant. Résignés, les parents décident alors de s'adresser au ministère de la Santé. Le 17 décembre, une lettre est faxée au ministère qui aussitôt instruit la direction de la santé de la wilaya de Skikda de voir la situation de plus près. Le 19, c'est-à-dire deux jours après, le petit Islem est transféré en urgence à l'établissement hospitalier spécialisé de Sidi Mabrouk à Constantine. Le bilan des lésions établi par le service chirurgie pédiatrique de l'établissement à l'admission de l'enfant est on ne peut plus clair. En voici un extrait : « Perte de substance partielle de l'apex du gland, perte de substance de l'urètre glandulaire…perte de substance de la quasi-totalité du fourreau cutané de la verge, lésion écroûteuse légèrement infectée du gland et du reste de la verge. » Le certificat médical descriptif établi par l'établissement sanitaire de Sidi Mabrouk mentionne par ailleurs que l'enfant a été hospitalisé « suite à un accident de la circoncision survenu le 19 octobre au secteur sanitaire de Skikda ». Aujourd'hui et alors que le petit Islem commence enfin à bénéficier d'un droit élémentaire, à savoir une prise en charge adéquate, ses parents n'entendent pas rester à ce stade et jurent qu'ils feront tout pour que jamais plus un enfant ne vit les mêmes supplices. Ils se demandent encore comment peut-on laisser un enfant de 9 ans souffrir le martyre du 7 novembre au 19 décembre avant de se rendre à l'évidence et « daigner sous la pression parentale » le transférer enfin à un centre spécialisé ? Pourquoi le médecin traitant et les responsables du secteur sanitaire de Skikda n'ont-ils pas pris en considération les « affolements »des parents du petit Islem et pourquoi a-t-on continué à les rassurer alors que l'état de santé de leur fils ne faisait qu'empirer ? Cherchait-on à cacher quelque chose, voulait-on protéger quelqu'un ? Sans trop verser dans l'alarmisme on peut avancer, sans être spécialiste en la matière, que tout peut se justifier et s'expliquer mais seule la douleur portée à un enfant restera à jamais impardonnable.