Le chercheur et musicographe Saâd El Kenz a animé, hier, à la Bibliothèque nationale d'Algérie (BN), à Alger, une conférence-débat sur le compositeur français Camille Saint Saëns (Paris 1835- Alger 1921) intitulée « Aux alentours musicographiques de Camille Saint Saëns ou l'extase et l'agonie algéroises d'Orphée ». Le compositeur en question est partisan, comme l'explique l'intervenant, et adepte de l'art de la forme. Lui, qui dit ne connaître de ce monde que la musique, a laissé près de deux cents opus, dont 119 mélodies, 36 œuvres de musique de chambre et 5 concertos. Il a composé aussi de la musique lyrique, un opéra entre autres. Prolifique, il a touché à tous les genres musicaux. Plusieurs de ses œuvres sont inspirées de la musique algérienne, à l'exemple de Suite algérienne qui comprend quatre parties. Comme il intègre la « touchia Zidane » dans Samson et Dalila avec comme titre Bacchanal, opéra dont la composition a été achevée à Alger où il a fait quinze séjours, le premier en 1873. L'intervenant rappelle un passage des mémoires de Mahieddine Bachetarzi qui a connu Saint Saëns, où il dit que le compositeur connaît et transcrit la musique algérienne. Partisan d'un art de marbre qui exclut sentiments et émotion, Saint Saëns, qui dit ne connaître du monde que la musique, a jeté des passerelles entre l'Orient et l'Occident. Pour lui, même le silence peut être interprêté par la musique.