Les dernières élections pour le renouvellement du Sénat et, subsidiairement, la défaite du candidat Kadda Kadour, l'actuel P/APW, face à son adversaire du RND, continuent de susciter une grosse colère. Bien que contenue, cette colère est en train de se muer en riposte face à ce que les redresseurs appellent les dissidents ou « légalistes ». Ces derniers, à en croire une source responsable au niveau du FLN, procèderaient plus par une approche destructive du parti que pour sa promotion en jouant de l'opposition positive. « Estimés à une quarantaine de personnes », les dissidents ou ceux affublés de « benflisistes » auraient joué un rôle négatif lors du vote du 28 décembre dernier. Notre source, qui ne précise pas comment ont-ils pu déterminer avec exactitude l'attitude de leurs frères- ennemis lors du scrutin, parle d'« indices qui ne trompent pas, que ponctuent certaines déclarations publiques ». Il s'agit aujourd'hui, renchérit-il, d'un choix irrévocable : « Ou eux ou nous, car nous ne pouvons plus travailler ainsi en rangs dispersés, à l'aune d'élections proches ». L'appel fait devant le conseil constitutionnel qui portait sur la « non prise en compte des procurations et surtout leurs légalisations par les services consulaires d'élus partis faire le pèlerinage, l'éviction d'autres élus de l'opération de vote car suspendus par l'administration pour une raison ou une autre, bien que rejetée dans la forme », ne constitue pas moins des griefs superficiels « sinon comment expliquer, s'interroge-t-on par ailleurs, ce fort pourcentage de bulletins nuls ? » 33 plus exactement sur les 388 votants qui constituaient avec les élus absents l'autre grande énigme d'un scrutin qui a eu le mérite de la clarté. Des signes avant coureurs auraient dû valoir un sursaut dans le camp du vieux parti mais les discours creux débités tant par l'envoyé de Belkhadem que par les chefs de file des redresseurs, contrairement à celui plus pragmatique développé par le RND ont fini par faire la différence. Une différence de voix, certes pas très énorme, mais suffisante pour placer Boualem Boualem dans des conditions idéales. « Qu'à cela ne tienne », disent aujourd'hui les « redresseurs ». « Notre défaite étant induite par l'indiscipline d'élus de notre formation, il ne faudrait pas allez par quatre chemins pour expliquer l'issue à cette crise », ajoutent encore ces derniers. « Se sera nous ou eux ! ». L'unité des rangs, prônée jusque-là par le secrétaire général, n'a-t-elle été que désillusion ? La démarche des redresseurs n'est-elle pas empreinte d'une certaine fébrilité ? Sinon à quoi a-t-elle servie la rencontre de mercredi dernier, à la bibliothèque municipale ?