Dans son édition d'hier, le quotidien italien Il Messagero a fait état – en citant la déclaration du préfet Rodolfo Ronconi, directeur central de l'immigration et de la police des frontières – de la signature en cours d'un accord avec 10 pays africains (Libye, Algérie, Niger, Ghana, Sénégal, Gambie, Egypte…). Baptisé « Sahamed », le projet contre l'immigration clandestine a été financé à hauteur de 10 millions d'euros sur des fonds de l'Union européenne (UE). Selon toujours Il Messagero, c'est la Commission européenne qui a chargé directement l'Italie pour être le leadership du projet. Avec cet argent, le ministère de l'Intérieur a commencé par envoyer des policiers italiens au milieu du désert nord-africain parce que c'est la première frontière. Le préfet italien a déclaré, selon ce quotidien, qu'« aujourd'hui, nos agences qui interceptent un camion chargé de migrants reconnaissent immédiatement s'il va prendre la route de Tamanrasset en Algérie et comment transmettre l'information. Cela veut dire qu'ils travaillent étroitement avec l'Algérie. Nous, nous n'allons pas en Afrique pour donner des leçons mais pour apprendre ». Il a annoncé aussi qu'« en ce moment, un groupe de fonctionnaires de police du Nigeria est présent aux aéroports et ports italiens, ils aident la paf italienne à identifier leurs ressortissants suspects et à vérifier l'authenticité des passeports ». En contrepartie, ajoute le responsable italien, nous achèterons des camions-citernes et des ambulances, camions pour le désert et technologie informatique (...) pour les pays avec lesquels nous signerons des accords. Pour démontrer l'efficacité de sa politique, le préfet avance des chiffres attestant, selon lui, la diminution de 90% des arrivées sur l'île de Lampedusa. « Tout cela n'est pas seulement grâce aux 6 bateaux offerts aux Libyens. Le principal problème est celui des frontières terrestres même si on n'en parle pas beaucoup. En janvier et février, nous avons arrêté 2000 clandestins à la frontière nord-est », déclare le préfet au journal italien. Avant-hier, 39 ressortissants étrangers – essentiellement des Algériens, des Egyptiens et des Marocains – en situation irrégulière ont été expulsés par les autorités italiennes. C'est ce qui a été annoncé dans un communiqué du ministère italien de l'Intérieur. Ils ont été embarqués sur divers vols à destination de leurs pays respectifs. Ils viennent s'ajouter aux 92 autres ressortissants extracommunautaires qui avaient fait l'objet, la semaine dernière d'une opération similaire. Selon ce document, ces opérations d'expulsion s'inscrivent dans le cadre du projet « Defender » qui vise le renforcement de la prévention et la répression de la criminalité sur le territoire européen.