Le procès Khalifa, qui se déroule depuis le 8 janvier à Blida, « est une mise en scène », a estimé Saïd Sadi, président du RCD. Intervenant devant ses nombreux militants venus assister au précongrès de la région centre, organisé hier à Alger, l'orateur a déclaré avoir « une liste de hauts responsables impliqués dans l'affaire Khalifa » et qui ne sont pas inquiétés par la justice. « J'ai une liste où figurent une dizaine de hauts responsables concernés par l'affaire Khalifa. Mais je n'ai vu aucun de ces gens se présenter à la barre », a-t-il affirmé. Sur cette liste, qui, dira-t-il, est actuellement au niveau de « tous les ambassades et toutes les rédactions de journaux », il y a les noms des responsables en question et même « les numéro de leurs cartes d'identité ». Pour le président du RCD, les Algériens ne sont pas dupes. « Quand une ligne rouge a été fixée au tribunal, cela veut dire qu'il ne faut pas révéler la ligne jaune qui a été dépassée par le pouvoir », a-t-il ajouté. Selon l'orateur, s'il y avait une volonté de résoudre le problème, le pouvoir n'aurait pas laissé traîner cette affaire. « Ce n'est pas comme ça qu'on fait. Si, réellement, le pouvoir voulait régler ce problème-là, on ne laisse pas une affaire pourrir pendant des années pour intervenir d'une manière aussi brutale et aussi opaque », a-t-il expliqué, en précisant qu'il faut s'attaquer à tous les scandales financiers que la presse révèle quotidiennement. « Le problème, ce n'est pas de régler des comptes, mais d'apurer les comptes de l'Algérie », a-t-il conclu.