Avec l'avènement de l'AADL et l'acquisition des logements par la formule LSP, les « sans-logements » pensaient naïvement que leur errance faite de locations et de dépannages allait prendre fin. Le président de la République, en annonçant la construction prochaine d'un million de logements, a relancé l'espoir que chaque ménage aurait droit à un toit décent. Hélas, la certitude d'un avenir meilleur n'a eu d'égale que la déception. Car, si effectivement, et à l'image de Constantine, l'Algérie est devenue un immense chantier, il n'en reste pas moins que l'aspiration à un logement est toujours… en chantier ! Si les retards dans la livraison sont devenus légion, et si un tel alibi était prévisible, il n'en est pas de même d'un problème que les candidats au logement n'attendaient point, qui est celui lié à la propriété du terrain, autrement dit la procédure d'acquisition du terrain reste en suspens pour une raison ou une autre. Un problème qui affectait au tout début les promotions immobilières octroyées à des promoteurs privés, mais qui s'est généralisé puisque même les entreprises étatiques n'arrivent pas à démêler l'écheveau d'un foncier truffé d'obstacles. En se lançant tête baissée dans la réalisation à tout prix, l'Etat n'a pas pris en compte l'obstacle du foncier créé par une administration sclérosée. Les logements peuvent être achevés sans nul doute, mais au bout de l'attente qui ne devait durer en moyenne que 18 mois, se profile à l'horizon une prolongation que personne n'attendait. Si l'impasse du financement par le FNPOS a effrité bien des espoirs, celle de la propriété du terrain a fini par achever les plus optimistes. Les postulants aux appartements EPLF Oum El Bouaghi situés à Békira en savent quelque chose, puisque le retard de livraison flirte désormais avec les 48 mois à cause de la sempiternelle histoire de la propriété du terrain. La plupart des logements ayant été achevés depuis longtemps se complaisent à narguer les futurs acquéreurs du haut de leur toiture qui n'a déjà plus de tuiles à cause d'une construction bâclée, alors que ces mêmes tuiles sont tombées sur la tête des pères de familles, qui ne savent plus où caser leur progéniture multipliant les démarches auprès des autorités locales et sur les colonnes des journaux sans savoir vraiment si de telles procédures sont à même de mettre fin à leur stress au quotidien.