Ce n'est pas pour demain », laissent comprendre les responsables de l'EPB, l'Entreprise portuaire de Béjaïa, quant à la réalisation, à la lettre et dans les temps impartis, du plan d'aménagement du front de mer en promenade. Bien que, faut-il le relever, tout a commencé dans les délais. La première phase à l'actif de l'EPB a été entamée, telle que programmée, en juillet 2006 et achevée en septembre de la même année. Cette étape du projet emboîtait le pas à la réalisation par la direction des travaux publics (DTP), sur cette partie du chemin de wilaya N°36, d'un terre-plein (une avancée sur le plan d'eau du vieux port) conforté par un enrochement dont une partie ne provient pas moins que du cassage des énormes rochers dits communément Rocher noir et Rocher blanc qui, à quelques brassées du rivage, plantaient naguère, pour les lieux, l'essentiel du décor. Les travaux achevés ont consisté pour la DTP en un confortement assurant à la fois la protection de la chaussée et celle du pipe-line alimentant le port pétrolier et la confection d'une voie piétonne légèrement en contrebas de l'ancienne route (un façonnage qui surélève pour le plaisir des promeneurs en balcon l'ancienne corniche). L'EPB, elle, procède aux revêtements, au carrelage et à la pose des lampadaires. La deuxième phase se devait d'être lancée juste à l'achèvement de la première phase mais c'était sans compter, d'après M. Djelloul Achour, le directeur technique de l'EPB, toutes les autorisations qu'il y a lieu d'obtenir au préalable pour notamment la modification des trottoirs et l'extension de la chaussée. Un retard que ne semble justifier que le OK que l'APC n'aurait pas encore délivré puisque le budget alloué pour cette ultime étape du projet est bel et bien débloqué. 80 millions de dinars pour l'aménagement de commerces (cafétérias, snacks, salles de jeux, boutiques de souvenirs,…) et d'une galerie commerciale couverte. Le délai de réalisation fixé sur les plans était de cinq mois, donc sans le retard observé, normalement, la promenade de Sidi Abdelkader (du nom du saint patron trônant sur les lieux) en serait aujourd'hui au stade des finitions. Voilà qui ne manque pas de mettre face au mur la coordination entre le maître de l'ouvrage, l'APC de Béjaïa, et les autres acteurs concernés. Autre composante du projet qui ne risque pas de se voir édifier : le théâtre romain. L'assiette de terrain devant le recevoir est située sur le flanc gauche en partant du tunnel donnant accès au front de mer. Or, cette partie du foncier ne relève pas du patrimoine cédé à l'EPB, ce qui laisse supposer naturellement sa prise en charge par un autre maître d'ouvrage, si ce n'est à l'évidence l'APC qui en a longuement exposé maquette et plans au niveau de son siège.