Les Algériens connaissent aussi bien le marché du luxe que les Européens. Ils sont au courant de la mode, des derniers téléphones, des derniers modèles de montres… », promet Noureddine Daoudi, directeur d'Astra Communication. Jusqu'au vendredi 16, son agence spécialisée dans l'organisation de foires et de salons, présente Lux'Or 2007, le Salon de l'élégance et du luxe au Hilton d'Alger. « Lors de l'édition de l'an dernier à Oran, poursuit-il, je me suis aperçu que les Algériens étaient réellement portés sur le haut de gamme. » A en juger par les exposants présents, les grandes marques étrangères l'ont bien senti. Manel Touileb a ouvert, il y a deux ans, une boutique Carré Blanc (linge de maison) et l'an dernier, une autre, Geneviève Lethu (arts de la table), toutes deux à Saïd Hamdine. « Au début, tout le monde me disait que seule la classe la plus fortunée fréquenterait mes magasins. En réalité, même la classe moyenne, note-t-elle. La femme algérienne aime décorer sa maison et jusqu'à présent, elle n'avait pas à sa disposition de boutiques qui proposent à la fois de la vaisselle, des nappes, des objets d'ambiance… Même si elle n'a pas les moyens d'investir dans une parure de lit complète, elle peut acheter les pièces une par une. » Depuis un an et demi, Place Vendôme, déjà présent en Tunisie, a investi de son côté le marché de la montre de luxe avec les marques Gucci, Fred, Chaumet, Ebel et TechnoMarine. Un pari ambitieux car « les Algériens n'ont pas cette culture, reconnaît une vendeuse. Pour une même somme d'argent, on préférera acheter un bijou de valeur. » Même quand aucune représentation n'existe à Alger, les marques se déplacent. A l'instar de Pronuptia (robes de mariées) dont la représentante, basée depuis cinq ans à Oran, sait combien « les clients se déplacent » pour ce type de produit. Haute couture Mabrouka, Aux bijoux kabyles, Art des caftans… Les Algériens se positionnent aussi sur le secteur. Parmi eux, des jeunes créateurs comme Moufida Meguellati. A 24 ans, la jeune femme a ouvert son atelier d'objets de décoration en vitrail, il y a six mois, et espère se faire connaître via les salons. « Pour beaucoup, ce Salon est un investissement, conclut Naïm Soltani, directeur du magazine féminin Dzeriet. Le faire à Alger était nécessaire car c'est ici que se trouvent les acheteurs. »